Le gouvernement de Gibraltar a annoncé lundi qu'il allait retirer son pavillon à l'Aquarius après lui avoir demandé de suspendre ses activités de sauvetage pour lesquelles il n'est pas enregistré dans le territoire britannique.
Manque de disponibilité des ports de débarquement. Enregistré en 2009 à Gibraltar en tant que navire de recherche (survey vessel), l'Aquarius opérait depuis 2016, après avoir été affrété par SOS Méditerranée et Médecins sans Frontières, "exclusivement sous la direction des autorités italiennes pour des opérations de sauvetage", explique le gouvernement dans un communiqué. Mais "en juin/juillet 2018, il a été demandé à l'Aquarius de suspendre ses opérations en tant que navire dédié au sauvetage par l'administration maritime de Gibraltar et de revenir à son activité initiale de 'navire de recherche'", poursuit le gouvernement du territoire britannique.
Le gouvernement de Gibraltar justifie sa demande par le manque de "disponibilité de ports de débarquement pour nombre de bateaux de sauvetage dans la zone italienne de sauvetage", Rome et son ministre de l'Intérieur Matteo Salvini (extrême droite) refusant l'accès des ports italiens aux navires d'ONG.
Le navire a secouru 141 personnes, vendredi. Les ONG affrétant l'Aquarius n'ayant pas cherché à obtenir le feu vert de Gibraltar à la reprise de ses activités de sauvetage en août, elles ont reçu un "ordre de retrait" du pavillon le 6 août avec une date limite fixée au 20 août. À cette date, "le navire quittera le registre de Gibraltar et retournera dans celui de son propriétaire, l'Allemagne", poursuit le gouvernement de Gibraltar.
L'Aquarius a secouru vendredi 141 personnes à bord de deux barques en bois, dont une moitié de mineurs et plus d'un tiers de femmes et se trouvait lundi entre Malte et l'île italienne de Lampedusa, a indiqué la présidente de SOS Méditerranée, Sophie Beau, en appelant "l'ensemble des pays européens à prendre leurs responsabilités" pour accueillir ces migrants alors que l'Italie refuse.