Des chercheurs ont annoncé mardi avoir testé un film protecteur biodégradable ultra-fin qui pourrait contribuer à protéger la Grande barrière de corail contre le blanchissement. Ce joyau australien inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco en 1981, qui attire des millions de touristes chaque année, s'étend sur environ 348.000 kilomètres carrés le long de la côte australienne et constitue le plus vaste ensemble corallien du monde. La Grande barrière a cependant subi plusieurs épisodes sans précédent de blanchissement de ses coraux, un phénomène dû au réchauffement de la température de l'eau consécutif au changement climatique.
50.000 fois plus fin qu'un cheveu humain. Des scientifiques de l'Institut australien de biologie marine se sont dit encouragés par leurs essais portant sur un film anti-solaire 50.000 fois plus fin qu'un cheveu humain. Il est fabriqué avec du carbonate de calcium, qui forme la base des squelettes de coraux. "Il a été conçu pour flotter sur l'eau au-dessus des coraux plutôt que d'être placé directement sur les coraux, afin de fournir une barrière anti-soleil efficace", a déclaré Anna Marsden, directrice générale de la Fondation de la Grande barrière de corail. Le film protecteur réduit le blanchissement pour la plupart des espèces et diminue la lumière du soleil reçue de 30%.
Quatre épisodes graves de blanchissement. "Avec ce projet, on a pu tester l'idée qu'en réduisant dès le départ les niveaux de lumière du soleil qui atteignent les coraux, on peut les empêcher de stresser, ce qui conduit au blanchissement", a-t-elle ajouté. La Grande barrière de corail en Australie a connu quatre épisodes de blanchissement graves depuis 1998 dont deux d'affilée en 2016 et 2017 qui ont provoqué des dommages étendus. Du fait de sa dépendance à l'énergie fossile et de sa faible population, l'Australie est considéré comme l'un des plus gros émetteurs de gaz à effet de serre par habitant de la planète.