Le Parlement britannique a ouvert mardi à la mi-journée les débats sur le projet de loi visant à autoriser le gouvernement à lancer les négociations de sortie de l'Union européenne qui devrait, sauf énorme surprise, être adopté.
"Un point de non-retour déjà franchi". "Ce n'est pas un projet de loi pour savoir si le Royaume-Uni doit ou non quitter l'UE ou comment il doit le faire. Il s'agit simplement d'appliquer une décision déjà prise, un point de non-retour a déjà été franchi", a déclaré mardi le ministre chargé du Brexit, David Davis, à l'ouverture des discussions devant la Chambre des Communes. Intitulé "Projet de loi de l'Union européenne (notification de retrait)", le document, très bref et publié jeudi, demande aux parlementaires de "conférer à la Première ministre le pouvoir de notifier, selon l'article 50 du traité de l'Union européenne, l'intention du Royaume-Uni de se retirer de l'UE".
Un divorce avec l'UE avant fin mars. Le texte est examiné mardi et mercredi devant la chambre des Communes avant trois nouvelles journées de débats, les 6, 7 et 8 février, qui se concluront par un vote. Si le projet de loi est particulièrement court et pourrait, en théorie, être approuvé rapidement, comme le souhaite l'exécutif, il a déjà entraîné le dépôt de cinq "amendements motivés" visant à le tuer dans l’œuf. La Première ministre conservatrice Theresa May s'est engagée à lancer le divorce avec l'UE avant fin mars et compte bien tenir son calendrier, suite au référendum du 23 juin ayant décidé le Brexit.
Des amendements qui n'ont aucune chance. Les députés conservateurs se sont vu ordonner de rester jusqu'à minuit, heure prévue de la fin des débats de mardi, pour éviter que les parlementaires partisans d'un maintien dans l'UE ne profitent d'une chambre à moitié vide pour approuver l'un de ces amendements, selon le quotidien Daily Telegraph. Deux amendements demandent que le projet de loi ne soit pas étudié parce qu'il "ne garantit pas en particulier l'appartenance future du Royaume-Uni au marché unique" européen, un autre parce que les parlements régionaux ne seront pas consultés sur l'activation de l'article 50. Et un quatrième en raison de l'absence d'un "livre blanc" sur la stratégie de Theresa May.
Cette dernière s'est pourtant engagée la semaine dernière a publier un tel document qui défendra une rupture "claire et nette" avec l'UE impliquant une sortie du marché unique pour reprendre le contrôle de l'immigration en provenance des pays de l'UE, mais sans donner de date de publication.