L'armée grecque a entamé dimanche matin une opération inédite dans le pays pour neutraliser une bombe de la Seconde Guerre mondiale découverte dans une banlieue de Thessalonique (nord) d'où quelques 70.000 habitants ont été évacués.
Une opération d'une ampleur inédite en Grèce. Une équipe de démineurs étaient à pied d'oeuvre autour du trou où la bombe, contenant quelque 250 kg d'explosif, a été découverte la semaine dernière près d'une station service. Le lancement du désamorçage, prévu à 8h, a toutefois été retardé le temps que la police retire une caméra placée au dessus du site par un média grec en violation des consignes, a indiqué la vice-préfète de la région, Voula Patoulidou. L'opération est inédite en Grèce, "où jamais une bombe d'une telle puissance n'a été retrouvée dans une zone aussi densément peuplée", avait-il relevé samedi.
Des habitants restés chez eux "par crainte des voleurs". Quelque 70.000 personnes sont concernées par l'ordre d'évacuation. Délimités par un cordon déployé par la police dans un rayon de 1,9 km autour de la bombe, les quartiers concernés semblaient déserts à l'heure prévue. Mais selon un commerçant de la zone, Stelios Orphanos, des habitants pourraient être restés cloîtrés chez eux : "beaucoup ont peur des voleurs", en dépit du déploiement d'un millier de policiers pour sécuriser la zone, a-t-il affirmé avant de quitter les lieux. "Il n'y a pas de quoi avoir peur, si la bombe devait exploser elle l'aurait déjà fait", lançait une octogénaire, en montant dans l'un des cars affrétés par les autorités.
Une bombe larguée par les Britanniques. La plupart de ces véhicules sont restés vides, comme les locaux affectés à l'accueil des évacués, nombre de résidents s'étant éloignés par leurs propres moyens. La préfecture a indiqué que l'opération pourrait durer jusqu'au début de soirée. Mais l'armée n'exclut pas un délai supplémentaire, jusqu'au transfert prévu de la bombe désamorcée dans un champ de tir proche. Selon des témoignages relayés par les médias grecs, la bombe aurait été larguée par l'aviation britannique en 1943, lors d'un bombardement censé viser la gare et le port proches de la ville et qui aurait tué des centaines de Saloniciens. L'armée ne confirme pas cette thèse, affirmant ne pas disposer d'éléments sur l'origine de l'engin.