Six migrants ont tenté de rentrer à la nage en Turquie au départ de l'île grecque de Chios, où ils étaient bloqués dans des conditions précaires en vertu de l'accord UE-Turquie, a indiqué mercredi la police portuaire grecque. Les nageurs ont été interceptés en deux groupes lundi et mardi, à quelques centaines de mètres des rives de Chios, d'où les côtes turques sont visibles avec la ville de Cesme distante de neuf milles marins, a précisé la police portuaire.
Lassés d'attendre. Comme des centaines de milliers d'exilés arrivés en Grèce depuis 2015, ils avaient rallié Chios en traversant le même bras de mer à bord d'embarcations de fortune. Le premier groupe, dont les membres étaient équipés d'une bouée gonflable, était formé de quatre Irakiens. La nationalité des membres du second groupe n'a pas été précisée. Voués par l'accord Union européenne-Turquie aux renvois en Turquie, ils ont expliqué en avoir assez d'attendre que leur sort soit fixé, selon la police.
Eviter la détention en Turquie. Selon le quotidien grec Ethnos, ils voulaient surtout éviter d'être détenus à leur retour en Turquie, le sort réservé selon les ONG de défense des droits de l'homme, aux 386 migrants déjà renvoyés de Grèce en Turquie depuis l'entrée en vigueur le 20 mars du pacte conclu entre les Européens et Ankara. Cette échappée témoigne de la lassitude des réfugiés arrivés sur les îles grecques après le 20 mars, et empêchés de les quitter dans l'attente soit de leur renvoi soit de l'acceptation de leurs demandes d'asile. Au total, ils étaient 8.400 mercredi selon les autorités grecques, dont 2.253 à Chios, soit plus du double des capacités des centres d'accueil.
Plus de 45.000 réfugiés et migrants, non soumis à l'accord UE-Turquie car arrivés avant le 20 mars, restent par ailleurs bloqués sur le continent grec depuis la fermeture de la route des Balkans fin février.