La Grèce vogue à contre-courant. Alors que de nombreux pays et entreprises ont déjà instauré la semaine de travail de quatre jours, le gouvernement hellénique a fait le choix de six jours travaillés. Une décision justifiée par la majorité de Kyriakos Mitsotakis pour les secteurs en continu et qui sont confrontés à une "surcharge de travail". L'objectif est également de contrecarrer la pénurie de travailleurs, conséquence directe d'une démographie en chute libre qualifiée de "bombe à retardement".
"Cela n'a aucun sens"
Mais la décision fait grincer des dents les politiciens de gauche. "Quoi qu'il en soit, cela n'a aucun sens", a déclaré au Guardian Akis Sotiropoulos, membre du comité exécutif de la Confédération des syndicats des fonctionnaires publics. "En réalité, cette loi a été adoptée par un gouvernement idéologiquement engagé à générer des profits toujours plus importants pour le capital", a-t-il poursuivi.
Du côté des travailleurs, c'est la douche froide. En effet, ce nouveau texte de loi donne pratiquement tous les droits à l'employeur, puisque ce dernier peut décider de faire travailler un salarié un jour de plus sans son consentement préalable. En contrepartie, ce sixième jour sera rémunéré à hauteur de 40% supplémentaire. "Ce que le gouvernement dit essentiellement, c'est 'allez travailler plus longtemps, nous fermerons les yeux même si vous êtes un retraité'", a réagi avec véhémence Grigoris Kalomoiris, représentant des enseignants à la retraite.
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Pour contrer toutes ces attaques, le gouvernement déclare que ces mesures vont permettre de lutter contre le travail dissimulé et un problème d'heures supplémentaires non payées. De même, elles permettaient d'orienter le pays vers la croissance qui a pris 2,4% en 2023 contre 5,6% en 2022. Mais les oppositions mettent en évidence les conditions de travail des salariés, qui sont déjà ceux disposant du temps de travail le plus long en Europe. En l'occurrence, 39,7 par semaine contre 36,2 en France, selon Eurostat.