La police grecque a imputé mardi les tirs à la Kalachnikov ayant visé la veille le siège du parti socialiste Pasok à Athènes à un groupe d'extrême gauche ayant déjà revendiqué plusieurs attaques, dont une contre l'ambassade de France. La brigade antiterroriste grecque en charge de l'enquête sur cet attentat qui n'a pas fait de blessés a désigné comme responsable le groupe "Organisation d'autodéfense révolutionnaire", apparu en juillet 2014 en revendiquant des tirs contre l'ambassade du Mexique à Athènes.
Ce groupe se désignant comme "révolutionnaire" avait aussi signé en novembre 2016 un attentat à la grenade contre l'ambassade de France à Athènes, qui avait légèrement blessé le policier grec en faction. Le fusil d'assaut AK-47 avec lequel un inconnu a tiré lundi soir contre les policiers en faction devant le Pasok est le même que celui utilisé contre l'ambassade du Mexique, a précisé la police. Il a aussi servi à deux autres fusillades contre le siège du Pasok, en mai 2014 et janvier 2017.
Le Pasok, un parti longtemps au pouvoir en Grèce. Un an plus tôt, le groupe avait affirmé s'en prendre à la France pour frapper un État "en première ligne dans la guerre capitaliste", mentionnant la condamnation à perpétuité en France en 1987 du Libanais Georges Ibrahim Abdallah pour complicité d'assassinats.
Au pouvoir pendant des décennies, avant d'être rejeté dans l'opposition, laminé par la crise de la dette déclenchée en Grèce en 2010, le Pasok, troisième force parlementaire du pays, a été visé alors qu'il prépare des primaires pour se doter d'une nouvelle direction. Outre les tirs, son siège, situé dans le quartier contestataire d'Exarchia est régulièrement la cible d'attaques au cocktail Molotov imputées à la mouvance anarchiste.