Le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, a affirmé mercredi à Paris que l'Eurogroupe consacré à la Grèce pourrait avoir lieu la semaine prochaine "ou la suivante au plus tard", affirmant qu'il y avait encore des questions légales et politiques à régler.
"Un sentiment d'urgence". "Je n'ai pas de deadline (date-butoir, ndlr), mais je sais qu'il y a un sentiment d'urgence que nous partageons tous. Nous devons donc voir si ce sera la semaine prochaine ou au plus tard la suivante", a-t-il expliqué lors d'une conférence de presse conjointe à Paris avec le ministre français des Finances, Michel Sapin. "Nous avons besoin de plus de temps pour travailler avec les institutions et le gouvernement grec", a-t-il affirmé au lendemain de sa décision de repousser à plus tard l'Eurogroupe prévu initialement jeudi.
"Il y a des questions légales et politiques que nous devons résoudre", a-t-il précisé, ajoutant que les prochains jours permettront de travailler également sur la question de la dette, dont Athènes demande la restructuration. Selon lui, ce délai supplémentaire "donnera de plus fortes chances de succès" lors de la prochaine réunion des ministres des Finances de la zone euro.
"Nous ne demandons évidemment pas à la Grèce de changer de constitution". Sur les questions légales à régler, Michel Sapin a apporté des précisions. "Nous ne demandons évidemment pas à la Grèce de changer de constitution (...). Nous lui demandons de trouver la voie conforme à leur système juridique qui permette de donner de la crédibilité à leurs engagements", a-t-il déclaré.
Le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, en a appelé aux instances politiques de l'UE mercredi pour débloquer les négociations avec les créanciers de son pays, surtout le FMI, demandant la convocation d'un sommet des pays de la zone euro si rien n'avançait au niveau ministériel. Soucieux d'éviter un nouveau bras de fer entre Athènes et ses créanciers, le président du Conseil européen Donald Tusk a appelé à une réunion de l'Eurogroupe "dans les prochains jours" pour écarter une "nouvelle incertitude" autour de la situation de la Grèce.