Un pilote de chasse grec a trouvé la mort jeudi dans le crash de son appareil en mer Égée, alors qu'il rentrait d'une mission d'interception d'avions turcs, sur fond de tensions gréco-turques, a annoncé le ministre grec de la Défense, Panos Kammenos.
Le ministre, allié souverainiste du Premier ministre de gauche Alexis Tsipras, a annoncé ce décès dans un tweet, en faisant part du "deuil" du pays pour un pilote tombé "au nom de la défense de la souveraineté et de l'intégrité territoriale grecques".
Ένας Έλληνας πιλότος στο πάνθεον των Ηρώων. Έπεσε υπέρ πίστεως και Πατρίδος μαχόμενος για την προάσπιση της Εθνικής κυριαρχίας και της εδαφικής μας ακεραιότητας. Η Πατρίδα θρηνούσα υποκλίνεται. Θερμά συλλυπητήρια στην οικογένεια του και σε όλα τα στελέχη της ΠΑ
— Panos Kammenos (@PanosKammenos) 12 avril 2018
L'appareil, un Mirage 2000-5 selon la télé publique grecque, est tombé en mer alors qu'il rentrait d'une mission d'interception de la chasse turque, a indiqué l'état-major de l'armée grecque, des actions assez courantes en mer Égée entre les deux pays. "La mission était terminée et l'avion rentrait, nous ne savons pas encore si auparavant il y a eu réellement un engagement avec la chasse turque", a précisé une source de l'état-major.
Le dernier accident remonte au début de la semaine. Selon la télévision publique ERT, l'avion, qui faisait partie d'une patrouille de deux appareils, s'est écrasé près de l'île de Skyros. Le rythme de ces patrouilles s'est intensifié ces derniers mois, la Grèce accusant son allié au sein de l'Otan de multiplier les violations de son espace aérien et maritime en mer Égée, dans un contexte de crispation bilatérale croissante. Le dernier incident en date dans cette zone remonte à la nuit de lundi à mardi, quand des soldats grecs ont effectué des tirs de sommation pour éloigner un hélicoptère turc qui survolait lumières éteintes l'îlot de Ro, à la frontière entre les deux pays en mer Égée.
Refus grec d'extrader huit militaires turcs. Le climat s'est nettement tendu entre les deux pays après le refus par la justice grecque d'extrader huit militaires turcs ayant fui en Grèce après le coup d'État manqué en juillet 2016. Athènes vient aussi de hausser le ton contre le maintien en détention en Turquie, depuis un mois, de deux soldats grecs entrés selon la Grèce par erreur en territoire turc lors d'une patrouille frontalière. Dans ce contexte, Athènes et Nicosie avaient obtenu de leurs partenaires européens qu'ils condamnent, lors du dernier sommet de l'UE fin mars, "les actions illégales" de la Turquie en mer Égée et en Méditerranée orientale.
Souveraineté disputée. La Grèce et la Turquie avaient frôlé en 1996 une confrontation militaire autour de l'îlot d'Imia (Kardak en turc), dont elles se disputent la souveraineté dans le sud-est de la mer Égée. Cet accès de tension avait débouché sur l'engagement d'un processus de normalisation des relations bilatérales, dont Athènes affirme vouloir la poursuite malgré les accrocs récents.