Les enfants seront privés de devoirs pendant un mois. La principale organisation de parents d'élèves d'Espagne appelle ses membres à faire "la grève des devoirs" en novembre, estimant qu'ils gâchent la vie de leurs enfants sans pour autant améliorer leurs résultats, a expliqué mercredi son représentant. Cette "grève des devoirs" prévue pour l'ensemble des week-ends de novembre est convoquée par la Confédération espagnole des associations de pères et mères d'élèves (CEAPA), implantée dans 12.000 des quelque 18.000 établissements scolaires publics. Elle concerne tous les élèves, âgés de six à 18 ans.
"Des connaissances purement académiques". Elle s'explique par la "certitude absolue que les devoirs sont préjudiciables" car ils empêchent le développement complet des enfants, au-delà de l'acquisition de connaissances purement académiques, a expliqué José Luis Pazos, président de la CEAPA. L'Espagne arrive en cinquième position sur 38 pays en ce qui concerne la quantité de devoirs imposés aux écoliers, derrière la Russie, l'Italie, l'Irlande et la Pologne, selon le dernier rapport de l'Organisation pour la Coopération et le développement économique (OCDE) sur le sujet (Evaluation Pisa). Les élèves espagnols n'en sont pas pour autant spécialement bien classés en mathématiques, en lecture ou en sciences, selon le rapport Pisa qui leur attribue des notes médiocres en ces matières. Et le pays présente un taux de décrochage scolaire qui est le double de celui de la moyenne de l'Union européenne.
Apprendre aux enfants à "se montrer critique". En revanche, la Finlande ou encore la Corée du Sud ont de bons résultats tout en imposant peu de devoirs aux enfants : moins de trois heures par semaine, contre 6,5 pour les Espagnols et 4,9 pour la moyenne des pays de l'OCDE. L'éducation en Espagne a un problème de fond, affirme José Luis Pazos. Dans une société où l'accès à la connaissance est devenu très aisé, "nous ne devons pas apprendre aux enfants à mémoriser, mais à gérer l'information, à se montrer critiques, à faire le tri entre bonnes et mauvaises informations", a-t-il déclaré. Pour lui, "la société a profondément changé, mais pas l'ambiance dans les salles de classe".