Trente-cinq adolescentes ont péri dans l'incendie mercredi d'un foyer d'accueil pour mineurs au Guatemala, selon un nouveau bilan annoncé jeudi par les hôpitaux où sont soignés les blessés. Dix-neuf jeunes filles, âgées de 14 à 17 ans, ont péri calcinées et les autres ont succombé à leurs brûlures, selon les hôpitaux San Juan de Dios et Roosevelt, dans la capitale Guatemala où elles étaient soignées. Il reste encore 19 adolescentes hospitalisées, dont la majorité en état critique, avec des brûlures à des degrés divers.
Un incendie volontaire ? L'incendie a pu être provoqué par les pensionnaires du foyer, qui dénonçaient de mauvais traitements et des abus sexuels de la part des responsables du centre situé à San José Pinula, à 10 kilomètres de la capitale Guatemala, ont déclaré les services du procureur chargé des droits de l'homme. Dix-neuf des 33 adolescentes tuées sont mortes calcinées dans l'incendie.
Indignation. Pour montrer leur indignation, des militants des droits de l'homme ont manifesté jeudi face au palais présidentiel à Guatemala, versant du charbon et plaçant des poupées brûlées devant l'édifice. "Comment n'ont-ils pas pu se rendre compte et les sauver à temps ?", s'est lamenté, dans une morgue de la capitale, l'oncle d'une adolescente de 15 ans ayant péri dans la tragédie, qui a n'a voulu donner que son prénom, Marvin.
Mauvais traitements. Le feu s'est déclaré mercredi dans l'aile réservée aux filles du foyer Seguro Virgen de la Asuncion, dont le personnel avait déjà été accusé à plusieurs reprises de mauvais traitements et d'abus sexuels. Selon la presse locale, mardi soir, les mineurs du foyer avaient manifesté pour dénoncer la mauvaise alimentation et les sévices physiques dont ils disent être les victimes dans l'institution. Mercredi matin, ils avaient à nouveau protesté, avant que l'incendie ne se déclenche.
Trois jours de deuil national. Trois jours de deuil national ont été décrétés par le président Jimmy Morales qui, dans un bref message télévisé, a annoncé avoir ordonné le limogeage du directeur du foyer.
L'établissement, ouvert en 2006, accueille, sur décisions de justice, des enfants et adolescents mineurs victimes de violences familiales ou ayant vécu auparavant dans la rue. Selon des chiffres officiels, il a une capacité d'accueil de 400 mineurs mais la presse locale assure qu'il en héberge actuellement environ 800. Une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances exactes du drame et les responsabilités.