L'armée russe a dit vendredi avoir intercepté un missile ukrainien dont les débris sont tombés sur la ville de Taganrog, proche de l'Ukraine dans le sud du pays, où au moins 15 personnes ont été blessées selon les autorités. "Le régime de Kiev a mené une attaque terroriste contre des infrastructures résidentielles à Taganrog", a indiqué le ministère russe de la Défense sur Telegram, ajoutant que la défense aérienne a abattu le missile dont les débris sont "tombés sur le territoire de la ville". Le gouverneur régional avait plus tôt indiqué que 15 personnes avaient été blessées dans une explosion.
Les informations à retenir :
- Au moins 15 personnes ont été blessées vendredi dans une explosion près d'un café dans la ville de Taganrog, proche de l'Ukraine dans le Sud de la Russie.
- L'armée russe dit avoir intercepté un missile ukrainien.
- L'Ukraine fêtera désormais Noël le 25 décembre au lieu du 7 janvier, comme c'était le cas jusqu'alors, à la suite d'une loi promulguée par le président Volodymyr Zelensky.
- La Russie examine "attentivement" les propositions africaines pour trouver une issue au conflit armé en Ukraine.
Au moins 15 blessés dans une explosion dans une ville proche de l'Ukraine
Au moins 15 personnes ont été blessées vendredi dans une explosion près d'un café dans la ville de Taganrog, proche de l'Ukraine dans le Sud de la Russie, a annoncé le gouverneur, évoquant une probable roquette. "Une roquette a vraisemblablement explosé dans le centre de Taganrog", a indiqué sur Telegram Vassili Goloubev, gouverneur de la région de Rostov-sur-le-Don où se trouve cette ville de 250.000 habitants. "A l'heure actuelle, 15 personnes (...) ont été légèrement blessées par des éclats de verre", a-t-il ajouté.
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Taganrog est située à une cinquantaine de kilomètres de la frontière ukrainienne, sur la route menant vers le port de Marioupol, occupé par les forces russes depuis un siège dévastateur en 2022. Plusieurs villes du Sud de la Russie ont connu des accidents meurtriers depuis le début du conflit en Ukraine en février 2022. Quinze personnes avaient été tuées en octobre à la suite du crash d'un avion militaire russe à Ieïsk, une ville située dans la même région. L'appareil, rempli de carburant, s'était encastré dans une barre d'immeubles avant de prendre feu en embrasant le bâtiment.
Des régions frontalières de l'Ukraine plus au nord-ouest, notamment celle de Belgorod, sont régulièrement visée par des bombardements ukrainiens. Les autorités russes annoncent également fréquemment la destruction de drones ukrainiens. Le ministère de la Défense a ainsi rapporté vendredi avoir intercepté un appareil dans la région de Moscou.
L'Ukraine déplace son Noël au 25 décembre
L'Ukraine fêtera désormais Noël le 25 décembre au lieu du 7 janvier, comme c'était le cas jusqu'alors, à la suite d'une loi promulguée vendredi par le président Volodymyr Zelensky. "Le peuple ukrainien a longtemps été soumis à l'idéologie russe dans presque tous les domaines de la vie, y compris le calendrier julien et la célébration de Noël le 7 janvier", indique la notice explicative du texte voté par les députés mi-juillet. Or, poursuit le texte, "la puissante renaissance de la nation ukrainienne se poursuit. La lutte continue et fructueuse pour son identité contribue à la prise de conscience et au désir de chaque Ukrainien de vivre sa propre vie, avec ses propres traditions, ses propres fêtes".
La décision de déplacer Noël est la dernière d'une série de mesures prises par l'Ukraine ces dernières années pour se distancier de Moscou, notamment en renommant des rues et des villes évoquant la période soviétique. La loi illustre le fossé qui s'est creusé entre les églises de Kiev et de Moscou depuis plusieurs années, encore renforcé par l'invasion russe lancé en février 2022. Placée pendant plusieurs siècles sous la tutelle religieuse de la Russie, l'Eglise orthodoxe ukrainienne a été déclaré autocéphale et indépendante du patriarcat de Moscou en 2019. En mai 2022, l'Église ukrainienne restée fidèle à Moscou a elle aussi déclaré son indépendance en réaction au soutien à la guerre exprimé par le patriarche russe Kirill.
Une poignée d'Eglises orthodoxes dans le monde, dont celles de Russie ou de Serbie, emploient encore le calendrier julien pour leurs célébrations religieuses et non le calendrier grégorien, conçu à la fin du 16ème siècle.
Moscou étudie "attentivement" les initiatives africaines, dit Vladimir Poutine
La Russie examine "attentivement" les propositions africaines pour trouver une issue au conflit armé en Ukraine, a affirmé vendredi le président russe, Vladimir Poutine, lors de la session plénière du deuxième Sommet Russie-Afrique organisé à Saint-Pétersbourg. "Prenons par exemple l'initiative d'une série d'Etats africains pour régler la crise ukrainienne. C'est un problème grave, nous ne pouvons pas ne pas l'étudier", a déclaré M. Poutine devant plusieurs hauts responsables africains. "Cela signifie beaucoup, car avant, les missions de médiation étaient monopolisées par des pays ayant soi-disant une démocratie avancée. Maintenant l'Afrique est aussi prête à aider à résoudre des problèmes semblant hors de sa zone d'intérêt prioritaire", a-t-il ajouté. "Nous considérons avec respect vos initiatives et les étudions attentivement", a poursuivi Vladimir Poutine.
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Le sommet Russie-Afrique intervient plus d'une semaine après l'expiration de l'accord céréalier qui permettait l'exportation des grains ukrainiens via la mer Noire malgré le conflit avec la Russie, suscitant l'inquiétude des pays africains. Mi-juin, une délégation africaine s'était rendue en Ukraine, puis en Russie, pour proposer sa médiation dans le conflit en Ukraine, sans toutefois parvenir à des résultats immédiats. L'Ukraine avait alors rejeté l'offre africaine, estimant qu'elle gèlerait le conflit sans assurer un départ des troupes russes. Le Kremlin avait lui jugé que le plan africain était "très difficile à mettre en œuvre", tout en assurant que Vladimir Poutine avait "manifesté son intérêt pour l'examiner".
Les propositions de paix africaines prévoyaient notamment une "désescalade des deux côtés", la "reconnaissance de la souveraineté" des pays telle que reconnue par l'ONU et des "garanties de sécurité" pour toutes les parties.