Après les frappes de missiles américains en Russie, Vladimir Poutine menace de réagir en conséquence, mettant en garde les pays occidentaux soutenant l'Ukraine. Le président russe dispose d'un arsenal nucléaire conséquent en cours de modernisation. Europe 1 fait le point.
Juste avant le 1000e jour du début de l'offensive russe en Ukraine , Vladimir Poutine a élargi la possibilité d'utilisation de l'arme atomique mardi , contre un pays non-nucléaire aidé par un État nucléaire, sous-entendu les États-Unis. Pour l’heure, les combats en restent à l’arme conventionnelle, mais les militaires russes, sous la surveillance des services de renseignements américains dont la DIA, l’agence de renseignements de l’armée américaine, travaillent à une modernisation à marche forcée de l’arsenal nucléaire et des tactiques qui y sont liées.
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4.500 têtes nucléaires dans l'arsenal russe
Il y a d'abord le matériel. Les Russes sont en train de moderniser leurs sous-marins lanceurs de missiles stratégiques, de relancer la production des bombardiers lourds à capacité nucléaire, de réaliser plus fréquemment des exercices de lancement des près de 4.500 têtes nucléaires de l'arsenal.
Des armements nouveaux sont également testés comme Poséidon, la torpille à propulsion nucléaire attendue par la marine russe. "Vladimir Poutine a dit que la cible de Poséidon était les porte-avions nucléaires américains, et ce dans le cadre gouvernemental du rééquipement actuel de la flotte prévue jusqu'en 2027", dit-on du côté de la marine russe.
Des bombes nucléaires "tactiques" opérationnelles en quelques heures
La Russie possède entre 1.000 et 2.000 bombes nucléaires dites tactiques de faible puissance, certaines étant déployées en Biélorussie. D'une puissance dix fois inférieure à dix fois supérieure à la bombe Hiroshima, elles sont opérationnelles en quelques heures et entrent dans le nouveau concept russe de dissuasion, combinant le non-militaire et le militaire, le nucléaire et le non-nucléaire.
Un cocktail tactique et technique visant, selon les services américains, à se rendre capable de riposter à une première frappe nucléaire sur la Russie. Jeudi soir, le président russe n'a pas exclu de frapper les pays dont les armes sont utilisées par l'Ukraine contre la Russie, estimant que le conflit avait pris un "caractère mondial" .