La capitale ukrainienne, Kiev, se trouvait mercredi sans eau ni électricité après de nouvelles frappes russes qui ont aussi touché d'autres villes du pays et provoqué des coupures de courant jusqu'en Moldavie voisine. "Les terroristes russes tentent de détruire les installations d'approvisionnement énergétique de l'Ukraine. Aujourd'hui, des explosions ont été enregistrées dans diverses régions du pays", a déploré sur Telegram le chef adjoint de la présidence ukrainienne, Kyrylo Tymochenko.
"Un bâtiment de deux étages a été endommagé. Trois personnes sont mortes et six sont blessées", a déclaré l'administration régionale de Kiev sur Telegram, sans donner davantage de détails.
Les principales informations :
- Plusieurs villes ukrainiennes dont Kiev privées d'électricité
- L'approvisionnement en eau coupé à Kiev
- Volodymyr Zelensky a accusé mercredi la Russie de "terreur et meurtre" après un bombardement russe contre une maternité.
- L'Ukraine met en garde l'UE face à la "fatigue" de la guerre.
- La Crimée a été visée par une attaque de drones ukrainiens.
- Une décision sera prise dans les prochains jours pour plafonner ou non, le prix du pétrole russe.
Emmanuel Macron annonce qu'il aura un "contact direct" prochainement avec Poutine
Le président français Emmanuel Macron a annoncé mercredi qu'il aurait "un contact direct" avec son homologue russe Vladimir Poutine "dans les prochains jours" sur le nucléaire civil et la centrale de Zaporijjia, que Moscou et Kiev s'accusent mutuellement d'avoir bombardée.
"Je compte avoir un contact direct avec lui dans les prochains jours sur les sujets nucléaire civil en premier chef et la centrale de Zaporijjia, après un échange" avec le directeur-général de l'AIEA, Rafael Grossi, a affirmé le président français à la presse lors d'une visite du Salon des maires au Parc des expositions à Paris.
Côté russe, "pour l'heure, il n'y a aucun accord sur un entretien téléphonique avec le président français. Franchement dit, il n'y a eu aucune proposition concrète à ce sujet", a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, à l'issue du sommet de l'Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC) à Erevan.
Le Kremlin dit ne pas douter du "succès" de son offensive
Le Kremlin a dit mercredi ne pas douter du "succès" de son offensive militaire en Ukraine, au moment où Kiev a dénoncé des frappes massives russes sur des infrastructures stratégiques ukrainiennes. "L'avenir et le succès de l'opération militaire spéciale ne font pas de doutes", a assuré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, à l'issue du sommet de l'Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC) à Erevan, la capitale arménienne.
Si Dmitri Peskov n'a pas été interrogé au cours de sa conférence de presse sur le vote mercredi par le Parlement européen d'un texte qualifiant la Russie d'"Etat promoteur du terrorisme" dans le conflit en Ukraine, appelant les 27 pays de l'Union européenne à en faire de même, la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, y a réagi sur Telegram.
Elle a proposé de qualifier "le Parlement européen de promoteur de l'idiotie".
Un appel aux dons de générateurs électriques lancé par l'Ukraine au Parlement européen
Les villes européennes ont été appelées, mercredi au Parlement européen, à faire don de générateurs électriques à l'Ukraine qui subit des coupures massives d'électricité à cause d'attaques russes sur les infrastructures.
"Les Ukrainiens ont maintenant besoin d'un soutien matériel pour passer l'hiver", a insisté, lors d'une conférence de presse à Strasbourg, la présidente du Parlement européen Roberta Metsola, voyant dans cette initiative baptisée "Générateurs d'espoir", une "nouvelle strate d'aide pratique" envers l'Ukraine à l'arrivée de l'hiver.
Selon le maire de Florence et président du réseau de grandes villes européennes Eurocities, Dario Nardella, qui s'exprimait en visio-conférence, il y a en réserve dans les municipalités du continent un "potentiel de plusieurs centaines de générateurs, même de taille industrielle, qui pourraient produire beaucoup d'électricité".
Trois centrales nucléaires ukrainiennes "déconnectées" du réseau électrique après des frappes russes
Trois centrales nucléaires ukrainiennes ont été "déconnectées" mercredi du réseau électrique après des frappes russes ayant visé des infrastructures énergétiques et provoqué des pannes massives de courant, a annoncé l'opérateur national, Energoatom.
"En raison d'une baisse de fréquence dans le système énergétique ukrainien, le système de protection d'urgence a été activé dans les centrales nucléaires de Rivné, Pivdennooukraïnsk et Khmelnitski, ce qui a entraîné la déconnexion automatique de toutes les unités de production", a indiqué Energoatom sur Telegram.
Selon l'opérateur ukrainien, "(le niveau) de radiations sur les sites et les territoires adjacents n'a pas changé" et "tous les indicateurs sont normaux". "Dès que le fonctionnement du système électrique sera normalisé, l'approvisionnement en électricité à partir de la centrale nucléaire reprendra", a précisé Energoatom.
Un site d'infrastructure touché à Kiev
Le maire de Kiev, Vitaly Klitschko, a indiqué de son côté qu'un "site d'infrastructure" a été touché, annonçant que l'approvisionnement en eau avait été "suspendu dans tout Kiev" à cause des frappes. Le gouverneur régional, Oleksiï Kouleba, a lui annoncé que "toute la région est sans lumière". L'opérateur ukrainien privé DTEK a confirmé sur Telegram que "des coupures de courant d'urgence" avaient été mises en place à Kiev pour tenter de "stabiliser la situation dès que possible".
Plus tôt, des journalistes de l'AFP avaient entendu plusieurs explosions dans la capitale. À Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine, deux frappes de missiles russes ont touché une sous-station électrique provoquant des coupures de courant dans deux quartiers, selon le gouverneur Maxime Kozytsky.
Les dernières frappes d'ampleur sur Kiev remontent au 17 novembre, quand l'armée russe a bombardé plusieurs villes, dont la capitale, laissant plus de dix millions d'Ukrainiens sans courant, selon le président Volodymyr Zelensky. Autre conséquence directe de ces frappes russes, la Moldavie, déjà en proie à d'importants problèmes énergétiques causés par la guerre en Ukraine, était elle victime mercredi de "pannes d'électricité massives" à la suite des frappes russes, selon son vice-Premier ministre, Andrei Spinu.
La Russie "État promoteur du terrorisme", pour le Parlement européen
Le Parlement européen a qualifié mercredi la Russie d'"Etat promoteur du terrorisme", lors d'un vote réalisé quasiment neuf mois jour pour jour après le début de l'invasion russe en Ukraine. Ce vote a été rapidement "salué" par le président Zelensky pour qui "la Russie doit être isolée à tous les niveaux et tenue pour responsable afin de mettre fin à sa politique terroriste de longue date en Ukraine et dans le monde entier".
Le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba a estimé que les frappes de mercredi prouvaient que la Russie devait "être reconnue comme un Etat terroriste dans le monde entier". La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a de son côté fustigé la décision du Parlement européen, la qualifiant "d'idiotisme".
Un nouveau-né tué dans une frappe sur une maternité
Ailleurs en Ukraine, un nouveau-né a été tué dans la nuit dans une frappe russe russe sur une maternité à Vilniansk, dans la région de Zaporijjia (sud), à 45 km du front. "Un bâtiment de deux étages abritant une maternité a été détruit par une attaque de missiles", a indiqué sur Telegram le service chargé des situations d'urgence. Suite à cette attaque, un bébé "né il y a deux jours" est mort, a précisé à l'AFP ce service, soulignant que sa mère et le médecin, également présents, ont pu "être sauvés des décombres".
"L'ennemi a une fois de plus décidé d'essayer d'accomplir par la terreur et le meurtre ce qu'il n'a pas pu accomplir en neuf mois" de son invasion de l'Ukraine, a fustigé Volodymyr Zelensky sur Telegram. Au total, 39 personnes se trouvaient dans la maternité, mais "dans un autre endroit" au moment de la frappe, ont précisé les secours à l'AFP.
Les échanges de prisonniers de poursuivent
Malgré des combats toujours violents, dans l'est notamment, Moscou et Kiev continuent d'échanger des prisonniers de guerre. "Un autre échange a eu lieu aujourd'hui avec Kiev selon la formule 35 pour 35", a affirmé mercredi un haut dirigeant de l'autorité d'occupation russe, Denis Pouchiline. À la suite de multiples perquisitions dans des monastères ukrainiens soupçonnés de liens avec Moscou, dont le plus important à Kiev, les services de sécurité (SBU) ont dit mercredi avoir saisi de l'argent en liquide et de la "littérature prorusse".
Au total, "plus de 350 bâtiments religieux et 850 personnes ont été minutieusement contrôlés", dont "plus de 50" ont "subi des entretiens approfondis de contre-espionnage", a indiqué mercredi le SBU dans un communiqué.
Pour sa part, Londres a annoncé qu'un premier hélicoptère Sea King avait été envoyé en Ukraine et prévoit d'en fournir deux autres. Le ministre britannique de la Défense Ben Wallace, en déplacement en Norvège pour discuter avec ses alliés du soutien militaire apporté à l'Ukraine, a aussi indiqué que Londres allait envoyer 10.000 munitions d'artillerie supplémentaires à Kiev.