La ville de Bakhmout, épicentre des combats dans l'est de l'Ukraine, est "pratiquement encerclée" par les forces russes, a affirmé vendredi le patron du groupe paramilitaire Wagner. "Les unités de Wagner ont pratiquement encerclé Bakhmout, il ne reste plus qu'une seule route" pour en sortir, a déclaré Evguéni Prigojine dans une vidéo publiée sur Telegram par son service de presse.
Evguéni Prigojine, dont les hommes sont en première ligne dans cette bataille, a appelé le président ukrainien Volodymyr Zelensky à ordonner aux troupes ukrainiennes de se retirer de la ville, aujourd'hui en grande partie détruite et où les deux camps ont subi de lourdes pertes. "Si avant nous faisions face à une armée ukrainienne professionnelle, qui combattait contre nous, aujourd'hui nous voyons de plus en plus de personnes âgées et d'enfants. Ils se battent, mais leur vie à Bakhmout est courte, un jour ou deux", a lancé Evguéni Prigojine.
"Donnez-leur une chance de quitter la ville, elle est pratiquement encerclée", a-t-il ajouté. La vidéo montre ensuite trois personnes, un homme âgé et deux jeunes, demandant face caméra à Volodymyr Zelensky de leur permettre de partir. Malgré une importance stratégique contestée par les experts, Bakhmout est devenue un symbole de la lutte pour le contrôle de la région industrielle du Donbass. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui s'était rendu sur place en décembre, avait juré de défendre cette ville-forteresse "aussi longtemps que possible".
Les informations à retenir :
- La ville de Bakhmout est "pratiquement encerclée" par les forces russes, affirme le patron de Wagner
- Antony Blinken voit une "petite amélioration" sur le plan diplomatique avec les Russes
La Serbie n'a "pas encore" introduit de sanctions contre la Russie
La Serbie n'a "pas encore" décidé de sanctions à l'encontre de la Russie, mais Belgrade "fait beaucoup pour soutenir l'Ukraine", a déclaré vendredi la ministre serbe de l'Intégration européenne de la Serbie, Tanja Miscevic,dans un entretien à l'AFP. "Nous n'avons pas encore introduit de sanctions" contre Moscou, a souligné la ministre, de passage à Paris, semblant ainsi ouvrir la porte à cette possibilité.
Avec la Biélorussie, la Serbie est le seul pays européen qui a refusé de s'aligner sur les sanctions occidentales contre Moscou même si elle a condamné l'invasion de l'Ukraine. La Serbie, candidate à l'UE depuis 2012, entretient des liens culturels et historiques étroits avec la Russie, partageant la même religion orthodoxe et la haine de l'Otan. En particulier depuis sa campagne de bombardements aériens de l'Alliance contre la Yougoslavie, composée alors encore de la Serbie et du Monténégro, en 1999.
Washington sanctionne le ministre adjoint russe de la justice et des magistrats
Les Etats-Unis ont annoncé vendredi une nouvelle série de sanctions à l'encontre de six responsables russes, dont le ministre adjoint de la Justice, et des magistrats responsables de l'arrestation et de l'enquête visant l'opposant russe Vladimir Kara-Mourza, accusé d'avoir "propagé de fausses informations" sur le conflit en Ukraine.
Historien et défenseur des droits humains, Vladimir Kara-Mourza, 41 ans, a été interpellé en avril dernier à Moscou, après avoir pris position contre l'attaque russe, et risque jusque 35 ans de prison. Les autorités russes lui reprochent le contenu d'un discours prononcé devant des élus dans l'Arizona, durant lequel il avait "pris position contre le régime de (Vladimir) Poutine et les crimes de guerres perpétrés par les membres des forces armées russes", souligne le département du Trésor dans un communiqué.
Les personnes visées par les sanctions sont le ministre adjoint de la Justice Oleg Sviridenko, la juge en charge de l'enquête, Elena Lenskaya, l'enquêteur désigné par les autorités, Andrei Zadachin, ainsi que Danila Mikhiev, qui est intervenue en tant qu'experte durant l'audition de Vladimir Kara-Mourza. Sont également visés deux autres magistrats Diana Mishchenko et Ilia Kozlov.
Visite surprise du ministre américain de la Justice en Ukraine
Le ministre américain de la Justice, Merrick Garland, a effectué une visite surprise vendredi à Lviv, grande ville de l'ouest de l'Ukraine, a indiqué un responsable de son ministère. Merrick Garland s'y est rendu à l'invitation de son homologue ukrainien et, outre plusieurs réunions, a participé à une conférence sur le thème "Unis pour la justice", selon le responsable, qui s'exprimait sous le couvert de l'anonymat.
La visite n'a pas été annoncée pour raisons de sécurité. Merrick Garland a "réaffirmé notre détermination à ce que la Russie rende des comptes pour les crimes commis lors de son invasion injuste et non provoquée contre son voisin souverain", a ajouté le responsable. Il s'agit de la deuxième visite de Merrick Garland en Ukraine depuis le début de l'invasion, le 24 février 2022.
Elle intervient deux semaines environ après celle du président américain Joe Biden à Kiev, le 20 février. Les Etats-Unis ont accusé la Russie de crimes de guerre et contre l'humanité dans sa guerre en Ukraine, et soutiennent plusieurs enquêtes ukrainiennes et internationales à ce sujet.
Nouvelle aide militaire américaine à l'Ukraine de 400 millions de dollars
Les Etats-Unis ont annoncé vendredi une nouvelle aide militaire à l'Ukraine à hauteur de 400 millions de dollars et composée essentiellement de munitions. Cette nouvelle aide concerne des munitions pour les systèmes de lance-roquettes Himars utilisés avec efficacité par les forces ukrainiennes, ainsi que pour les véhicules blindés de type Bradley et autres équipements, indique un communiqué du département d'Etat américain.
"La Russie seule peut arrêter sa guerre aujourd'hui. Tant que la Russie ne l'aura pas fait, et aussi longtemps qu'il le faudra, nous serons unis derrière l'Ukraine pour renforcer son armée sur le terrain afin que l'Ukraine soit dans la position la plus forte possible à la table des négociations", ajoute le texte.
Cette annonce coïncide avec la visite à la Maison Blanche vendredi du chancelier allemand Olaf Scholz. Les Occidentaux ont promis au président ukrainien Volodymyr Zelensky d'accélérer les fournitures d'armes et de munitions afin de permettre aux forces ukrainiennes de repousser la nouvelle offensive des troupes russes.
Espagne : dix personnes arrêtées pour des vols chez des réfugiés ukrainiens
Dix personnes soupçonnées d'être responsables de vols chez des réfugiés ukrainiens ont été arrêtées, des objets et de l'argent ont été récupérés pour une valeur d'environ un million d'euros, a annoncé la police. Les suspects, sept Ukrainiens et trois Russes, "ciblaient ce type de personnes qui ont souvent avec elles toute leur épargne et des objets de valeur", a déclaré la Guardia Civil dans un communiqué.
Les personnes arrêtées sont soupçonnées d'avoir cambriolé sept logements de réfugiés ukrainiens arrivés en Espagne après l'invasion russe et installés dans les provinces d'Alicante et Murcia (est) sur la côté méditerranéenne. Au cours de leur opération, les forces de police ont saisi des objets pour une valeur de 1,25 million d'euros, dont une collection de timbres dont la valeur est estimée à un demi million d'euros, des bijoux et des ordinateurs.
Les suspects avaient installé dans les véhicules des victimes des systèmes de géolocalisation afin de pouvoir suivre leurs moindres mouvements. La police espagnole avait annoncé en janvier avoir démantelé un réseau gérant trois usines de tabac dans lesquelles étaient exploités des Ukrainiens ayant fui en Espagne après l'invasion russe, "entassés" dans des logements de fortune.
Borrell voit une "petite amélioration" sur le plan diplomatique avec la Russie
Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a estimé vendredi avoir noté "une petite amélioration" sur le plan diplomatique avec la Russie durant la réunion du G20 en Inde, malgré les divisions à propos de l'Ukraine. En marge du G20 qui s'est achevé jeudi sans communiqué commun, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a brièvement échangé avec son homologue russe Sergueï Lavrov. Il s'agissait de leur premier échange en face-à-face depuis le début de la guerre en Ukraine en février 2022.
Antony Borrell a relevé que le chef de la diplomatie russe était cette fois-ci resté quand les pays occidentaux ont condamné la Russie pour son invasion, lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères du G20. L'an dernier lors d'une précédente réunion en Indonésie, Sergueï Lavrov avait quitté à la mi-journée une session avec ses homologues du G20 après un flot de déclarations condamnant l'invasion de l'Ukraine.
"Au moins, cette fois, il est resté et il a écouté. C'est une petite amélioration mais c'est important", a estimé le chef de la diplomatie européenne lors du Raisina Dialogue, un forum organisé à New Delhi. "Je pense que c'est mieux que rien", a ajouté M. Borrell, qui a par ailleurs indiqué son opposition à toute exclusion de la Russie du G20.