Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir au 398e jour de l'invasion russe

Le Bélarus accueillera des armes nucléaires "tactiques" russes. (Illustration)
Le Bélarus accueillera des armes nucléaires "tactiques" russes. (Illustration) © Diego Herrera Carcedo / ANADOLU AGENCY / Anadolu Agency via AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Le Bélarus accueillera des armes nucléaires "tactiques" russes en réponse aux "pressions" occidentales "sans précédent", a affirmé mardi le ministère bélarusse des Affaires étrangères dans un communiqué. Dans le même temps, la marine russe a procédé à des essais de missiles anti-navires sur une cible factice en mer du Japon.
L'ESSENTIEL

Le Bélarus accueillera des armes nucléaires "tactiques" russes en réponse aux "pressions" occidentales "sans précédent", a affirmé mardi le ministère bélarusse des Affaires étrangères dans un communiqué. "Cela fait deux ans et demi que le Bélarus fait face à des pressions (...) sans précédent de la part des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et de leurs alliés", indique la diplomatie bélarusse, en dénonçant une "ingérence directe et grossière" dans les affaires intérieures de Minsk.

Les principales informations :

- Le Bélarus accueillera des armes nucléaires russes en réponse aux "pressions" occidentales

- La Russie annonce des essais de missiles anti-navires en mer du Japon

- Les premiers chars britanniques Challenger sont arrivés en Ukraine

- Le chef de la diplomatie ukrainienne a exigé que Moscou se retire de "chaque mètre carré" de l'Ukraine

- Les Etats-Unis se sont déclarés favorables à la création d'un tribunal spécial pour juger de "l'agression" russe en Ukraine

Le Bélarus "contraint de prendre des mesures de riposte"

Les sanctions économiques et politiques contre cette ex-république soviétique alliée de la Russie sont accompagnées du "renforcement du potentiel militaire" de l'Otan sur le territoire des pays membres de l'Alliance voisins du Bélarus, a-t-elle poursuivi. Dans ce contexte, le Bélarus est "contraint de prendre des mesures de riposte", a insisté la diplomatie bélarusse, tout en assurant que Minsk n'aura pas le contrôle sur ces armes et que leur déploiement "ne contredit en aucune manière les articles I et II du traité de non-prolifération nucléaire".

Samedi, le président russe Vladimir Poutine avait annoncé avoir eu l'accord de Minsk pour déployer des armes nucléaires "tactiques" au Bélarus, un pays situé aux portes de l'UE et dirigé depuis 1994 par Alexandre Loukachenko, son allié le plus proche. Selon le président russe, des préparatifs à ce déploiement doivent commencer dès le mois prochain.

Washington favorable à un tribunal spécial

Les Etats-Unis se sont déclarés mardi favorables à la création d'un tribunal spécial pour juger de "l'agression" russe en Ukraine, qui soit "enraciné dans le système judiciaire ukrainien". "Les Etats-Unis soutiennent la mise en place d'un tribunal spécial sur le crime d'agression contre l'Ukraine sous la forme d'une cour internationale qui soit enracinée dans le système judiciaire ukrainien et comprenant des éléments internationaux", a déclaré un porte-parole du département d'Etat américain.

Kiev exige que la Russie se retire de "chaque mètre carré" de l'Ukraine

Le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba a exigé mardi que Moscou se retire de "chaque mètre carré" de l'Ukraine, soulignant qu'il ne pouvait y avoir de paix avec la Russie "à n'importe quel prix". "Je veux être très clair, la Russie doit se retirer de chaque mètre carré de territoire ukrainien. Il ne peut y avoir de malentendu sur ce que signifie le mot retrait", a affirmé Dmytro Kouleba, qui s'adressait virtuellement à un forum de discussion sur "la paix en Ukraine" sous les auspices des Etats-Unis. "Dans cette guerre, nous défendons le monde démocratique dans son ensemble", a-t-il ajouté. "Aucun autre pays ne veut plus la paix que l'Ukraine. Mais la paix à n'importe quel prix est une illusion".

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky devait participer à ce forum organisé en marge du Sommet pour la démocratie mais s'est excusé et a été remplacé par son ministre des Affaires étrangères. La Chine a récemment présenté des propositions pour mettre fin à la guerre en Ukraine, fraîchement accueillies par les Occidentaux, qui insistent sur la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Ukraine.

L'Ukraine a déployé des roquettes américaines de longue portée, dit Moscou

La Russie a affirmé mardi avoir abattu une roquette américaine de longue-portée GLSDB, première confirmation de livraison de ces munitions à l'Ukraine qui les juge cruciales pour lancer sa prochaine contre-offensive. L'Ukraine n'a de son côté donné aucune information quant au déploiement de ces engins.

L'annonce russe intervient aussi au lendemain de la confirmation de la livraison de blindés britanniques, américains et allemands, véhicules clés, selon Kiev, pour réaliser ses ambitions de reconquête militaire.

Moscou annonce des essais de missiles anti-navires en mer du Japon

La marine russe a procédé à des essais de missiles anti-navires sur une cible factice en mer du Japon, a annoncé mardi le ministère russe de la Défense. Ces exercices de la flotte russe du Pacifique interviennent une semaine après la visite en Ukraine du Premier ministre japonais Fumio Kishida.

"Dans les eaux de la mer du Japon, des navires lance-missiles de la flotte du Pacifique ont tiré des missiles de croisières Moskit sur une cible navale ennemie factice", a expliqué le ministère sur Telegram. Deux navires ont participé, selon lui, à cet exercice.

"La cible, située à une distance d'une centaine de kilomètres, a été frappée avec succès par un tir direct de deux missiles de croisière Moskit", a ajouté le ministère, précisant que ses forces aéronavales avaient surveillé "la sécurité de l'exercice de combat".

"Economie de guerre" : un député préconise de "mobiliser l'épargne des Français"

Le financement d'une "économie de guerre" visant à l'augmentation des capacités de production de l'industrie de défense française passe par une "mobilisation de l'épargne des Français", préconise un rapport parlementaire publié au moment d'une réunion à l'Elysée sur le sujet.

Il faut "mobiliser l'épargne des Français au bénéfice de l'industrie de défense, via la création d'un livret ou d'un plan d'épargne réglementée ou à travers un emprunt d'État", suggère le député Horizons de Charente-Maritime Christophe Plassard au terme d'une mission "flash".

Son rapport doit être examiné mercredi par la commission des Finances, au lendemain d'une réunion autour d'Emmanuel Macron des industriels de défense pour faire le point sur le passage à une "économie de guerre" appelée de ses vœux par le chef de l'Etat.

S'il y a une "évolution des mentalités liée à la guerre en Ukraine", "le manque d'accès des petites entreprises aux financements privés demeure un obstacle majeur" à leur montée en puissance, note Christophe Plassard.

Les premiers chars britanniques Challenger sont arrivés en Ukraine

Les premiers chars britanniques Challenger sont arrivés en Ukraine, a annoncé lundi soir le ministre ukrainien de la Défense, Oleksiï Reznikov, de nouveaux équipements militaires occidentaux pour aider Kiev à repousser l'invasion russe. Oleksiï Reznikov a indiqué que "des Challengers britanniques, des Strykers et des Cougars américains et des Marders allemands" s'étaient "ajoutés aux unités ukrainiennes".

Le ministre a posté une photo de ces véhicules, dans son message posté sur Facebook, sans dire quand ils étaient exactement arrivés. Une porte-parole du ministère ukrainien, Iryna Zolotar, a confirmé à l'AFP que les tanks Challenger "se trouvaient déjà en Ukraine", sans en donner le nombre exact à ce stade.

Des soldats ukrainiens ont achevé leur formation au Royaume-Uni pour apprendre à manier les 14 chars Challenger 2 fournis par Londres à l'Ukraine face à l'invasion russe, a annoncé plus tôt lundi le ministère britannique de la Défense.

Leur entraînement avait commencé peu après l'annonce début janvier de la fournitures de ces chars par le Royaume-Uni. "Le Royaume-Uni envoie les chars Challenger 2, qui seront bientôt aux mains des forces armées" ukrainiennes, avait indiqué le ministère britannique dans un communiqué.