Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a assuré jeudi dans un entretien à la BBC que son armée avait encore besoin de temps pour préparer une contre-offensive d'ampleur largement attendue contre les forces russes. "Avec (ce que nous avons) nous pouvons aller de l'avant et réussir. Mais nous perdrions beaucoup de monde. Je pense que c'est inacceptable. Donc nous devons attendre. Nous avons encore besoin d'un peu de temps supplémentaire", a déclaré Volodymyr Zelensky selon la BBC.
Les principales informations à retenir :
- Un haut responsable militaire ukrainien a affirmé mercredi que les forces de Kiev ont mené des contre-attaques à Bakhmout, faisant reculer les forces russes
- Une contre-offensive ukrainienne d'ampleur approche selon Volodymyr Zelensky, mais son armée a "encore besoin de temps"
- Evguéni Prigojine, le patron de Wagner, assure que les troupes russes n'ont "pas assez de munitions"
Pretoria a livré des armes à la Russie, accuse l'ambassadeur américain
L'ambassadeur américain à Pretoria a accusé jeudi l'Afrique du Sud d'avoir fourni un soutien militaire à la Russie, en dépit de sa neutralité déclarée dans le conflit avec l'Ukraine, lors d'une rencontre avec des médias locaux. Selon Reuben Brigety, les Etats-Unis sont convaincus que "des armes et des munitions ont été chargées" à bord d'un cargo russe, amarré près du Cap début décembre, "avant qu'il ne reparte vers la Russie".
"Armer les Russes est extrêmement grave et nous ne pensons pas que cette question soit résolue. Nous aimerions que l'Afrique du Sud commence à pratiquer sa politique de non-alignement", a-t-il ajouté lors de cette rencontre. Ses déclarations ont été confirmés à l'AFP par une source présente à la réunion. Mais l'ambassade américaine, contactée par l'AFP, n'a pas souhaité confirmer ni infirmer ces propos. Questionné sur la fiabilité du renseignement américain au sujet du chargement du navire, l'ambassadeur Reuben Brigety a affirmé qu'elle était solide.
Londres va fournir des missiles de longue portée Storm Shadow à l'Ukraine
Le Royaume-Uni va devenir le premier pays à fournir des missiles de longue portée à l'Ukraine en réponse à "l'agression continue" de la Russie, a annoncé jeudi le ministre de la Défense britannique Ben Wallace. "Le Royaume-Uni donne des missiles Storm Shadow à l'Ukraine", a déclaré le ministre au Parlement. Ces missiles de croisière ont une portée de plus de 250 kilomètres, plus que toutes les autres armes fournies à Kiev par les pays occidentaux.
"Le don de ces systèmes d'armes donne à l'Ukraine la meilleure chance de se défendre contre la brutalité continue de la Russie", a ajouté Ben Wallace. Ces missiles "vont permettre à l'Ukraine de repousser les forces russes basées sur le territoire souverain de l'Ukraine". Avec leur longue portée, ces missiles ont la capacité d'atteindre des zones dans l'Est de l'Ukraine contrôlées par les forces russes. Le missile Storm Shadow, qui est développé conjointement par le Royaume-Uni et la France, est lancé depuis les airs. Il est appelé SCALP par l'armée française.
"Les préparatifs touchent à leur fin"
L'armée ukrainienne a entraîné de nouvelles forces et accumulé des munitions et du matériel fournis par les pays occidentaux qui sera, selon des analystes, la clef pour reprendre aux forces russes les territoires occupés. Le calendrier pour que Kiev lance ses efforts afin de reprendre du terrain dans les régions de Donetsk et Lougansk (Est) ainsi que de Kherson et Zaporijjia (Sud) demeure une question ouverte.
Le ministre ukrainien de la Défense, Oleksiï Reznikov, a déclaré fin avril que "les préparatifs touchent à leur fin". "L'équipement a été promis, préparé et partiellement livré. Au sens large, nous sommes prêts", a-t-il affirmé au cours d'une conférence de presse. "Quand Dieu le voudra, (quand il y aura) la météo et la décision des commandants, on le fera".
Mais il avait ajouté que les puissants chars Abrams promis par les États-Unis "n'auront pas le temps de participer à cette contre-offensive", leur livraison à l'Ukraine ne devant intervenir que fin 2023. Mercredi, un haut responsable militaire ukrainien a affirmé que les forces de Kiev ont mené des contre-attaques à Bakhmout, l'épicentre des combats dans l'Est de l'Ukraine, et forcé les troupes russes à reculer en certains endroits.
Contre-attaques de l'Ukraine à Bakhmout
Un haut responsable militaire ukrainien a affirmé mercredi que les forces de Kiev ont mené des contre-attaques à Bakhmout, l'épicentre des combats dans l'est de l'Ukraine, et forcé les troupes russes à reculer en certains endroits. La bataille pour Bakhmout, ville dévastée et aujourd'hui contrôlée à près de 95% par les forces russes, est la plus longue et la plus meurtrière depuis le début de l'invasion russe lancée en février 2022.
Si les troupes russes, et en premier lieu les combattants du groupe paramilitaire Wagner, ont progressivement et lentement gagné du terrain ces derniers mois à Bakhmout, la résistance ukrainienne à l'ouest de la ville reste acharnée. "Nous menons des contre-attaques efficaces. Dans certaines zones du front, l'ennemi n'a pas pu résister à l'assaut des défenseurs ukrainiens et s'est retiré à une distance allant jusqu'à deux kilomètres", a affirmé sur Telegram Oleksandre Syrsky, commandant des forces terrestres de l'armée ukrainienne.
Selon lui, les combattants de Wagner sur place ont été remplacés en certains endroits par des unités de l'armée régulière russe, moins bien préparées. La vice-ministre ukrainienne de la Défense, Ganna Maliar, a elle assuré sur Telegram que les troupes de Kiev n'avaient "pas perdu une seule position à Bakhmout au cours de la journée" écoulée. Ces affirmations étaient invérifiables de source indépendante dans l'immédiat. "Nos forces de défense tiennent le front de manière fiable et empêchent l'ennemi d'avancer. La bataille pour Bakhmout se poursuit", a ajouté Oleksandre Syrsky.
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Côté Russes, le patron de Wagner dénonce un manque de munitions
Le patron de Wagner, Evguéni Prigojine, en conflit ouvert avec l'état-major russe, avait accusé mardi les soldats de l'armée régulière russe d'avoir fui leurs positions à Bakhmout. Evguéni Prigojine s'était plaint à plusieurs reprises d'un manque de munitions pour ses hommes, accusant la hiérarchie militaire russe de provoquer à dessein cette pénurie et menaçant de se retirer de Bakhmout si la situation n'était pas réglée.
Mercredi, Evguéni Prigojine a une nouvelle fois affirmé que ses hommes ne recevaient pas assez de munitions, faute desquelles l'armée ukrainienne sera en mesure de "détruire Wagner" à Bakhmout. "Il existe un risque sérieux d'encerclement de Wagner à Bakhmout en raison de l'échec des flancs", qui sont tenus par des troupes régulières de l'armée russe, a-t-il assuré, cité par son service de presse sur Telegram.
"Déjà les flancs craquent et s'effondrent", s'est-il alarmé, accusant l'état-major russe de vouloir "réduire artificiellement le potentiel de combat" de Wagner par "peur de la concurrence interne".