Après sa visite à Berlin, le président ukrainien Volodymyr Zelensky arrivera en France en fin d'après-midi. Il doit atterrir à 19h à Villacoublay. Il doit être accueilli par la Première ministre Elisabeth Borne et la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, avant d'être reçu par Emmanuel Macron. Il quittera Paris demain matin. Selon les informations d'Europe 1, de sources concordantes, cette visite a été préparée dans le plus grand secret.
Les informations à retenir :
- Voldymyr Zelensky est en Allemagne où il a été reçu par le chancelier allemand Olaf Scholz
- Moscou annonce la mort de deux responsables militaires russes sur le front en Ukraine
- Le président ukrainien se rendra à Paris ce dimanche après-midi pour une visite surprise
- L'Ukraine a affirmé dimanche avoir repris "plus de 10 positions" russes dans la banlieue de Bakhmout
L'Ukraine dit avoir repris "plus de 10 positions" russes dans la banlieue de Bakhmout
L'Ukraine a affirmé dimanche avoir repris "plus de 10 positions" russes dans la banlieue de Bakhmout, épicentre des combats depuis plusieurs mois et théâtre ces derniers jours d'une avancée ukrainienne sur les flancs des défenses russes. "Aujourd'hui, nos unités ont capturé plus de dix positions ennemies au nord et au sud dans la banlieue de Bakhmout", a déclaré sur Telegram la vice-ministre de la Défense Ganna Maliar, selon qui "des combats acharnés" se poursuivent toujours au sein même de cette ville ravagée. "Des soldats ennemis ont été capturés", a ajouté Ganna Maliar.
Kiev affirme depuis plusieurs jours avoir progressé autour de Bakhmout, une première depuis plusieurs mois, tandis que Moscou dit avancer dans la ville même, qu'elle contrôle déjà majoritairement. Selon Ganna Maliar, les troupes de Moscou "y ont rassemblé toutes leurs forces et tentent d'avancer, détruisant tout sur leur passage". La bataille pour cette ville du Donbass est la plus sanglante et la plus longue depuis le début de l'invasion russe le 24 février 2022.
Les observateurs doutent de la portée stratégique de la conquête de cette ville pour la Russie mais elle permettrait à Moscou d'afficher une victoire après plusieurs revers humiliants. Sur place, le groupe paramilitaire Wagner est épaulé par l'armée régulière russe, bien que son chef, l'homme d'affaires Evguéni Prigojine, accuse régulièrement la hiérarchie militaire de ne pas donner suffisamment de munitions à ses hommes pour pouvoir conquérir Bakhmout.
L'Ukraine "fait partie de la famille européenne", affirme Olaf Scholz
Le chancelier allemand Olaf Scholz a affirmé dimanche à Aix-la-Chapelle, en présence de Volodymyr Zelensky, que l'Ukraine "faisait partie de la famille européenne". "Dans toute l'Europe, la guerre a permis de prendre conscience d'une chose: l'Ukraine fait partie de notre famille européenne", a déclaré M. Scholz lors de la remise au président et au peuple ukrainiens du prix Charlemagne. "La guerre d'agression de la Russie a rapproché l'Union européenne et l'Ukraine comme jamais auparavant", a-t-il ajouté.
"Le président Zelensky et le peuple d'Ukraine se battent pour les valeurs et pour l'obligation que ce prix incarne", a assuré la cheffe de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, également présente à la cérémonie. "Ce faisant, ils se battent également pour notre propre liberté et nos valeurs. La démocratie et l'État de droit, la liberté d'expression et la liberté de créer son propre destin", a-t-elle ajouté.
Après des entretiens officiels à Berlin, Volodymyr Zelensky et Olaf Scholz se sont rendus ensemble dans l'ouest de l'Allemagne pour la cérémonie du prix Charlemagne. Cette distinction, remise chaque année à Aix-la-Chapelle, ancienne capitale de l'empire carolingien, a été créée en 1949 pour promouvoir la construction européenne, après les destructions de la Seconde Guerre mondiale.
Volodymyr Zelensky en visite à Berlin
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, en visite à Berlin, a salué dimanche le soutien apporté par l'Allemagne, qu'il a qualifiée de "véritable amie" et d'"alliée fiable" après l'annonce d'une nouvelle livraison d'armes pour soutenir la contre-offensive en préparation contre la Russie. Dans une capitale allemande hautement sécurisée, Volodymyr Zelensky a été reçu par le chancelier allemand Olaf Scholz, avec les honneurs militaires, dimanche matin.
Après des mois d'agacement ukrainien devant les atermoiements du gouvernement allemand à livrer les armes réclamées par Kiev, l'heure est désormais à l'harmonie entre les deux pays. "Je tiens à vous remercier sincèrement, Olaf, ainsi que l'ensemble du peuple allemand, pour chaque vie ukrainienne sauvée grâce à votre soutien", a ainsi lancé le dirigeant ukrainien, en sweat noir et pantalon kaki, à Olaf Scholz lors d'une conférence de presse conjointe.
"Aussi longtemps que nécessaire"
Celui-ci lui a en retour assuré que Berlin le "soutiendrait aussi longtemps que nécessaire", soulignant que l'engagement de Berlin en faveur de Kiev, armement compris, s'élevait jusqu'ici à 17 milliards d'euros. Les deux dirigeants devaient dans la foulée gagner Aix-la-Chapelle (ouest), où Volodymyr Zelensky doit recevoir dans l'après-midi le prix Charlemagne, une distinction récompensant un engagement en faveur de l'unification européenne.
Volodymyr Zelensky, qui assure ne "pas attaquer le territoire russe" et se focaliser sur la libération des territoires occupés, a toutefois demandé au chancelier de soutenir la livraison d'avions de combat, ce que ce dernier a jusqu'ici refusé. Il s'est aussi montré ouvert à des "discussions" de paix mais "seulement" aux conditions de Kiev.
Accueilli plus tôt par le chef de l'État Franz-Walter Steinmeier, le dirigeant ukrainien a remercié l'Allemagne pour son soutien. "Dans la période la plus difficile de l'histoire moderne de l'Ukraine, l'Allemagne s'est révélée être notre véritable amie et notre alliée fiable", a salué le dirigeant dans le livre d'or de la présidence allemande. À l'occasion de sa venue, le gouvernement allemand a annoncé préparer un nouveau plan d'aide militaire à l'Ukraine de 2,7 milliards d'euros, un montant record depuis le début du conflit, selon l'hebdomadaire Der Spiegel.
Volodymyr Zelensky et son ministre des Affaires étrangères Dmytro Kouleba ont participé à une réunion avec plusieurs ministres allemands, dont la chef de la diplomatie Annalena Baerbock. Les relations entre Kiev et Berlin à propos de l'aide militaire ont longtemps été tendues, l'Allemagne se voyant reprocher d'être trop timorée. Mais elle a accéléré son soutien ces derniers mois. Après Rome et le Vatican la veille, c'est le premier déplacement du président ukrainien en Allemagne depuis le début du conflit.
Ce déplacement intervient en pleins préparatifs en vue d'une offensive de l'armée ukrainienne, alors que Kiev et Moscou revendiquent tous deux des succès dans et autour de Bakhmout, dans la région du Donbass (est). Le nouveau paquet d'aide allemand inclut notamment des dizaines de chars, blindés, drones de surveillance et quatre nouveaux systèmes de défense antiaériens Iris-T. Toutefois, le vice-ministre ukrainien des Affaires étrangères, Andrij Melnyk, a estimé qu'il n'allait pas assez loin.
"Tabou"
"Il est dommage que la plupart des systèmes de défense promis soient anciens, a regretté l'ancien ambassadeur ukrainien en Allemagne, sur la chaîne de télévision Welt TV, appelant à briser le "tabou" de la livraison d'avions de combat. Jeudi sur la BBC, Volodymyr Zelensky avait expliqué avoir "encore besoin d'un peu de temps supplémentaire" pour l'offensive de printemps. Il s'agit pour Kiev de tenter de reprendre du terrain dans les régions de Donetsk et de Lougansk (est) ainsi que de Kherson et de Zaporijjia (sud) dont Moscou a revendiqué l'annexion.
Dimanche, le chef du groupe paramilitaire russe Wagner, Evguéni Prigojine, a une nouvelle fois pointé du doigt l'inaction de l'armée régulière russe autour de Bakhmout, épicentre des combats. Dans un poste publié par son service de presse, M. Prigojine, en conflit ouvert avec la hiérarchie russe, a accusé "les forces aéroportées" de ne pas appuyer ses hommes comme le ministère de la Défense le prétend.
Communication rare
Moscou assure continuer sa progression dans la ville déjà majoritairement sous son contrôle et aujourd'hui largement ravagée. Et le ministère russe de la Défense a affirmé dimanche avoir "touché" à Ternopil (ouest) et Petropavlivka (centre-est) en Ukraine des sites abritant notamment des armes occidentales livrées à Kiev.
Moscou a cependant annoncé dimanche la mort de deux responsables militaires russes sur le front, une communication rare de la part de la hiérarchie militaire depuis le début de l'offensive militaire chez son voisin il y a près de 15 mois.
Moscou annonce la mort de deux responsables militaires russes sur le front en Ukraine
Moscou a annoncé dimanche la mort de deux responsables militaires russes sur le front en Ukraine, une communication rare de la part de la hiérarchie militaire depuis le début de l'offensive chez son voisin il y a près de 15 mois. Les colonels Viatcheslav Makarov et Ievguéni Brovko sont morts "héroïquement" en Ukraine, a salué le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov, lors d'un briefing quotidien.
Selon le porte-parole, Viatcheslav Makarov, commandant de la 4e brigade de fusiliers motorisés, a repoussé avec ses hommes "deux attaques ennemies" avant d'être "gravement blessé et de mourir lors de son évacuation du champ de bataille". Ievguéni Brovko, commandant adjoint du corps d'armée "en charge du travail militaro-politique", est lui décédé sur le front ukrainien "après avoir reçu de multiples blessures par des éclats d'obus".
Une telle communication de la part de l'armée russe est particulièrement rare et reflète l'intensification des combats ces derniers jours, au moment où Moscou dit avoir repoussé un assaut ukrainien sur un front long de 95 km dans l'est de l'Ukraine. Les combats font toujours rage dans et autour de Bakhmout, ville épicentre des hostilités dans le Donbass.
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Selon le ministère russe de la Défense, "au cours de la dernière journée, l'ennemi a mené des tentatives massives pour la percer la défense de nos troupes, au nord et au sud" de Bakhmout. "Toutes (ces) attaques ont été repoussées", a affirmé la même source dans un communiqué.
Le ministère russe s'est par ailleurs félicité dimanche d'avoir "touché" à Ternopil (ouest) et Petropavlivka (centre-est) des sites abritant notamment des armes occidentales livrées à Kiev. L'armée russe "a lancé une frappe avec des armes aériennes et maritimes de longue portée de haute précision (sur des sites) des forces armées ukrainiennes et sur des lieux de stockage de munitions, d'armes et de matériel militaire reçus des pays occidentaux", a déclaré Igor Konachenkov. "Toutes les cibles ont été touchées", a-t-il assuré.
Ternopil, dans l'Ouest ukrainien loin de la ligne de front, est la ville natale du duo ukrainien qui a représenté les couleurs de Kiev samedi soir à l'Eurovision en Angleterre. Le duo dénommé Tvorchi avait écrit sur Instagram : Ternopil "a été bombardée par la Russie alors que nous chantions sur la scène de l'Eurovision à propos de nos coeurs solides, notre indomptabilité et notre volonté". "L'Europe, unie contre le mal pour la paix", avaient-ils ajouté. Les autorités régionales ont fait état de deux blessés dans cette frappe russe sur "des entrepôts appartenant à des entreprises commerciales et à une organisation religieuse".