Trois personnes ont été tuées et 26 blessées samedi tôt dans la région d'Odessa, dans le sud de l'Ukraine, lors d'un incendie provoqué par la chute de débris de drones détruits par la défense anti-aérienne ukrainienne, selon les autorités régionales.
"Pendant la nuit, l'ennemi (russe) a attaqué dans la région d'Odessa avec des drones", indique un communiqué de ces autorités diffusé sur les réseaux sociaux. Tous les engins ont été détruits mais des débris sont tombés sur un immeuble d'habitation, entrainant un incendie et des dégâts sur plusieurs bâtiments. "Malheureusement, il y a des victimes parmi la population civile", ont ajouté les autorités ukrainiennes. Parmi les blessés figurent trois enfants, a-t-on précisé de mêmes sources.
Les informations à retenir :
- Trois personnes ont été tuées et 26 autres blessées dans la région d'Odessa.
- Volodymyr Zelensky fait état "d'actions contre-offensives" de l'armée ukrainienne sur le front.
- La Russie a promis de répliquer après la décision de l'Islande de fermer son ambassade à Moscou.
- Le Premier ministre canadien Justin Trudeau était en visite surprise à Kiev samedi.
Emmanuel Macron s'adresse à l'Iran
Emmanuel Macron a appelé l'Iran "à mettre immédiatement fin au soutien" à la Russie dans la guerre en Ukraine, par la livraison de drones, lors d'un entretien téléphonique avec le président iranien Ebrahim Raïssi, a indiqué l'Elysée.
Le chef de l'État français a "alerté sur la gravité des conséquences, à la fois sécuritaires et humanitaires, de la livraison par l'Iran de drones à la Russie et appelé Téhéran à mettre immédiatement fin au soutien qu'il apporte ainsi à la guerre d'agression russe contre l'Ukraine".
Zelensky fait état "d'actions contre-offensives" ukrainiennes sur le front
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a fait état samedi "d'actions contre-offensives" de son armée sur le front, tout en refusant de dire s'il s'agissait de la grande attaque préparée depuis des mois par l'état-major à Kiev. "Des actions contre-offensives et défensives ont lieu en Ukraine, et je n'en parlerai pas en détail", a déclaré Volodymyr Zelensky lors d'une conférence de presse. "Il faut faire confiance à nos militaires et je leur fais confiance", a-t-il ajouté.
Ces propos font suite à ceux du président russe Vladimir Poutine, qui a affirmé vendredi que la grande contre-offensive ukrainienne destinée à repousser les troupes de Moscou avait commencé. L'armée russe a fait état d'attaques d'ampleur principalement sur le front Sud depuis six jours. Vladimir Poutine a cependant assuré que l'armée ukrainienne n'était pas parvenue à "atteindre ses objectifs" lors de ces attaques et subissait de lourdes pertes.
Les autorités ukrainiennes ont de leur côté semblé minimiser ces derniers jours l'ampleur des combats sur le front tout en restant flous sur leur stratégie. Samedi, le porte-parole du commandement "Est" de l'armée ukrainienne, Serguiï Tcherevaty, a affirmé à la télévision que les troupes ukrainiennes étaient parvenues à avancer de 1.400 mètres autour de la ville dévastée de Bakhmout dans l'Est, dont Moscou a revendiqué la capture en mai.
La Russie promet une réponse après la fermeture par l'Islande de son ambassade à Moscou
La Russie a promis de répliquer samedi après la décision de l'Islande la veille de fermer son ambassade à Moscou en raison du conflit en Ukraine, devenant le premier pays à prendre une telle mesure. "Toutes les actions anti-russes de Reykjavik susciteront inévitablement une réponse", a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué, accusant l'Islande d'avoir "ruiné" les relations entre les deux pays. "Nous tiendrons compte de cette décision inamicale lorsque nous établirons nos relations avec l'Islande à l'avenir", a-t-il ajouté, estimant que "l'entière responsabilité de cette évolution incombe" à Reykjavik.
Le petit pays nordique est le premier à prendre une pareille mesure depuis le début de l'offensive russe en Ukraine. La ministre des Affaires étrangères islandaise Thórdís Gylfadóttir avait expliqué vendredi que "la situation actuelle ne permet tout simplement pas à la petite représentation diplomatique de (Reykjavik) d'opérer en Russie". Dans la capitale russe, le drapeau de l'ambassade islandaise a été symboliquement enlevé de la représentation vendredi après-midi, a constaté une équipe de l'AFP.
L'Islande a aussi demandé à Moscou de "limiter les activités" de son ambassade dans la capitale islandaise et d'y "réduire le niveau de représentation". Reykjavik a précisé qu'il ne s'agit toutefois pas d'une rupture des relations diplomatiques. Le pays nordique de 375.000 habitants avait une ambassade à Moscou depuis 1944, sauf durant la période 1951-53. Il avait été un lieu symbolique de rencontre Est-Ouest à la fin de la Guerre froide.
À Kiev, le Premier ministre canadien Justin Trudeau blâme la Russie pour la destruction d'un barrage
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau, en visite surprise à Kiev samedi, a estimé que la destruction du barrage de Kakhovka dans le Sud de l'Ukraine, qui a provoqué des inondations, était une "conséquence directe" de l'invasion russe. Aux côtés de son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, Justin Trudeau n'est pas pour autant allé jusqu'à imputer à Moscou l'explosion qui a détruit ce barrage hydroélectrique sur le Dniepr, alors que les deux camps se rejettent la responsabilité de cette catastrophe.
Les inondations qui ont suivi ont touché tant les zones sous contrôle ukrainien que celles sous occupation russe sur les deux rives du fleuve, faisant plusieurs morts et des dizaines de blessés. "Nous avons tous vu les dégâts causés par l'effondrement du barrage de la centrale hydroélectrique de Kakhovka (...) Il s'agit d'une conséquence directe de la guerre menée par la Russie", a déclaré Justin Trudeau. "Il ne fait absolument aucun doute dans notre esprit que la destruction du barrage est une conséquence directe de la décision de la Russie d'envahir le pays", a renchéri Justin Trudeau devant les journalistes.
Il a annoncé dans la foulée une aide de 10 millions de dollars pour aider l'Ukraine à faire face aux conséquences et 500 millions de dollars d'aide militaire supplémentaire, alors que les troupes de Kiev sont à l'attaque. "En outre, j'annonce aujourd'hui que le Canada participera aux efforts multinationaux visant à former des pilotes de chasse et à entretenir et soutenir le programme d'avions de chasse de l'Ukraine", a-t-il encore dit. Un peu plus tôt, Justin Trudeau a déposé une couronne de fleurs près d'un mur affichant les visages des soldats tombés au combat à Kiev, tandis que jouait un orchestre militaire, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Le vice-ministre de la Défense ukrainienne Oleksandre Polichtchouk a remis à Justin Trudeau un étui contenant un éclat d'obus provenant d'une roquette tombée sur Odessa, grand port ukrainien de la mer Noire. "C'est un petit souvenir de la façon dont l'Ukraine a subi les frappes de missiles russes", a déclaré Oleksandre Polichtchouk en anglais.
Un groupe de militaires ukrainiens qui s'étaient entraînés au Canada s'est également entretenu avec Justin Trudeau. Le Canada, qui comporte une importante diaspora ukrainienne, est l'un des principaux soutiens de Kiev, ayant fourni une importante aide militaire et formé plus de 36.000 soldats ukrainiens. Il a aussi adopté des sanctions contre la Russie.