L'Ukraine a annoncé la reconquête dimanche de trois villages dans la région orientale de Donetsk, les premiers gains territoriaux obtenus à la suite des "actions de contre-offensive" évoquées la veille par le président Volodymyr Zelensky. Dans le même temps, trois personnes ont été tuées et au moins 23 autres blessées dans des tirs russes sur des civils évacués, notamment à bord d'embarcations, des zones inondées dans le sud du territoire ukrainien en raison de la destruction d'un barrage en début de semaine, ont déclaré les autorités locales.
Les informations à retenir :
- L'Ukraine a annoncé la reconquête dimanche de trois villages dans la région orientale de Donetsk.
- Trois personnes ont été tuées et au moins 23 autres blessées dans des tirs russes sur des civils évacués.
- Restant évasif, le président Zelensky avait admis samedi que son armée menait des "actions de contre-offensive".
Sur le front de l'Est, "les glorieux soldats de la 68e brigade (...) ont libéré la localité de Blagodatné", qui comptait moins de 1.000 habitants avant la guerre, ont affirmé les forces terrestres ukrainiennes. Le tout accompagné d'une vidéo montrant des militaires avec un drapeau ukrainien dans un bâtiment détruit. Les Ukrainiens ont dit y avoir capturé deux soldats russes et des combattants séparatistes prorusses.
Moins de trois heures plus tard, le service des gardes-frontières ukrainiens a assuré qu'un deuxième village, celui de Neskoutchné, dans la même région de Donetsk, était à son tour "à nouveau sous pavillon ukrainien". Et, dans la soirée, la vice-ministre ukrainienne de la Défense Ganna Maliar a annoncé qu'une troisième petite localité, Makarivka, proche de Blagodatné, était tombée aux mains des troupes de Kiev. "Je suis reconnaissant à nos soldats pour cette journée (...). Merci ! Merci pour chaque pas, pour chaque combat, pour chaque occupant détruit !", a lancé M. Zelensky dans son message quotidien.
Navire russe attaqué
Il s'agit des premiers gains territoriaux annoncés depuis des mois par l'Ukraine hormis les quelques centaines de mètres récemment repris en périphérie de Bakhmout, une ville dévastée de la région de Donetsk, dont Moscou avait revendiqué la conquête en mai. Restant évasif, le président Zelensky avait admis samedi que son armée menait des "actions de contre-offensive", tout en ne voulant pas en parler en détail.
Son homologue russe Vladimir Poutine avait quant à lui assuré un jour plus tôt que la grande offensive ukrainienne attendue depuis des mois avait "commencé" mais que les forces de Kiev n'étaient "pas parvenues à atteindre leurs objectifs" après plusieurs jours de féroces combats. Le ministère russe de la Défense a assuré que l'Ukraine avait attaqué, sans succès, dans la nuit de samedi à dimanche un navire de guerre russe qui patrouillait en mer Noire. Selon lui, toutes les vedettes téléguidées ukrainiennes ont été détruites et le bâtiment russe, le Priazovié, n'a pas été endommagé.
Les évacuations continuent
Dans le sud de l'Ukraine, les évacuations se poursuivent après la soudaine montée des eaux causée par la destruction du barrage hydroélectrique de Kakhovka, dont les deux camps se rejettent la responsabilité. D'après les derniers chiffres en date, dimanche soir, fournis par le ministre ukrainien de l'Intérieur Igor Klymenko, 2.722 personnes, dont 205 enfants, ont été évacuées de la région méridionale de Kherson et 982 autres, dont 167 enfants, de la province voisine de Mykolaïv. Mais sept personnes ont péri et une trentaine sont toujours portées disparues à la suite de ces inondations dans les territoires qui se trouvent sous contrôle de Kiev.
Au total, 77 localités ont été envahies par les eaux, dont 14 dans les territoires occupés, a dit M. Klymenko, selon lequel 162.000 personnes sont en outre sans eau courante en amont du barrage de Kakhovka. Dans les zones aux mains des Russes, les responsables installés par Moscou ont quant à eux fait état cette semaine de plus de 7.000 personnes évacuées ainsi que de huit morts et 13 disparus en liaison avec ce même drame. A Kherson, la capitale régionale, l'eau a commencé à refluer dans certains quartiers, malgré la pluie, ont constaté des journalistes de l'AFP.
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De premiers habitants de cette cité sont rentrés chez eux pour constater des dégâts, à l'exemple d'Oleksiï Guessine, 60 ans, qui revoit son épicerie dans le centre-ville pour la première fois en six jours. Chaussé de bottes en caoutchouc, il enlève à la pelle les déchets et la terre qui s'y sont accumulés. "Les dégâts sont considérables. Dans le magasin, j'avais de l'eau jusqu'à la poitrine, tout ce qui était en dessous a été endommagé", raconte-t-il à l'AFP.
Selon une employée du centre météorologique de Kherson, Laura Moussian, le niveau de l'eau a diminué localement d'1,7 mètre. "Il pourrait y avoir à nouveau de fortes pluies, ce qui pourrait considérablement ralentir le rythme de la décrue", a-t-elle toutefois ajouté.
Une possible contamination des eaux
L'inquiétude porte aussi sur une possible contamination des eaux, celles-ci ayant englouti au moins trois cimetières, des terminaux de stockage de pétrole et des décharges, a dit le procureur général ukrainien Andriï Kostine. Près de 450 tonnes d'huile de turbine se sont aussi déversées dans le Dniepr puis la mer Noire, a-t-il précisé.
L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a quant à elle réitéré dimanche, face à des données divergentes, sa demande d'accès au site où est mesuré le niveau de l'eau du réservoir servant à refroidir les réacteurs de la centrale nucléaire de Zaporijjia, située à 150 km en amont du barrage détruit et occupée par les Russes.