L'offensive russe en Ukraine se poursuit, pour le 32e jour consécutif. Venu afficher son soutien à la Pologne, pays du flanc oriental de l'Alliance atlantique et frontalier de l'Ukraine, Joe Biden a qualifié samedi la guerre dans ce pays d'"échec stratégique pour la Russie", et a mis en garde les autorités de Moscou en leur enjoignant de ne "même pas [penser] à avancer d'un centimètre en territoire de l'Otan".
Le président américain Joe Biden a violemment attaqué son homologue russe Vladimir Poutine, le qualifiant de "boucher" et jugeant qu'il ne pouvait "pas rester au pouvoir" après son invasion de l'Ukraine , une déclaration immédiatement tempérée par la Maison Blanche. Venu afficher son soutien à la Pologne, pays du flanc oriental de l'Alliance atlantique et frontalier de l'Ukraine, Joe Biden a qualifié samedi la guerre dans ce pays d'"échec stratégique pour la Russie", et a mis en garde les autorités de Moscou en leur enjoignant de ne "même pas [penser] à avancer d'un centimètre en territoire de l'Otan".
Les principales informations :
- Des négociations se tiendront prochainement à Istanbul
- Huit tanks russes détruits dans les zones de Donetsk et Lougansk
- Des frappes russes sur des dépôts de carburants à Lviv et Mykolaïv
- Plus de 2.000 habitants de Marioupol tués
- Les habitants de Kharkiv résignés
Avant sa charge contre le maître du Kremlin en début de soirée, le président américain avait traité Vladimir Poutine de "boucher" pour les crimes commis selon lui par l'armée russe en Ukraine. Appelant Joe Biden à rester "réfléchi" dans ses propos, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a réagi à cette première attaque en jugeant qu"à chaque fois, les insultes personnelles de ce genre réduisent le champ des possibles pour nos relations bilatérales avec le gouvernement américain actuel".
L'hôte de la Maison Blanche a enfoncé le clou à l'occasion d'un discours devant un millier de personnes au château royal de Varsovie, en interpellant directement le "peuple russe".
De nouvelles négociations entre la Russie et l'Ukraine en Turquie
Des délégations russe et ukrainienne vont se retrouver à partir de lundi en Turquie pour un nouveau round de négociations en présentiel , a annoncé dimanche David Arakhamia, un des négociateurs ukrainiens. "Lors de discussions aujourd'hui en visioconférence, il a été décidé de tenir le prochain round en présentiel en Turquie du 28 au 30 mars", a-t-il indiqué sur sa page Facebook. Une séance de négociations russo-ukrainiennes en présentiel avait déjà eu lieu le 10 mars en Turquie, à Antalya, entre les ministres des Affaires étrangères, sans déboucher sur des avancées concrètes.
Où se tiendront les discussions ? Lors d'un entretien téléphonique dimanche soir, "le président (turc Recep Tayyip) Erdogan et le chef de l'Etat russe (Vladimir) Poutine se sont mis d'accord sur la tenue du prochain round des négociations entre les délégations russe et ukrainienne à Istanbul", a affirmé la présidence turque.
L'appel au boycott des supermarchés Auchan
Le ministre des Affaires étrangères ukrainien a appelé dimanche à boycotter les magasins Auchan, après que le groupe français a annoncé vouloir maintenir ses activités en Russie, arguant notamment de la nécessité de soutenir le pouvoir d'achat des Russes.
"Apparemment, les pertes d'emploi en Russie sont plus importantes que les morts en Ukraine", a écrit Dmytro Kouleba sur Twitter. "Si Auchan ignore les 139 enfants ukrainiens assassinés pendant ce mois d'invasion russe, ignorons Auchan et tous ses produits", a-t-il ajouté, appelant à "boycotter" les magasins Auchan, Leroy-Merlin et Decathlon, tous détenus par l'Association familiale Mulliez.
Le soutien d'hommes d'affaires russes à Zelensky
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé dimanche que plusieurs hommes d'affaires russes avaient proposé de donner de l'argent pour aider l'Ukraine, notamment pour soutenir son armée. Lors d'un entretien en visioconférence avec plusieurs médias russes, M. Zelensky a déclaré avoir reçu "des signaux" de plusieurs hommes d'affaires russes, dont le milliardaire Roman Abramovitch, un proche de Vladimir Poutine visé par des sanctions de l'Union européenne et du Royaume-Uni.
"On a eu des signaux de lui et de quelques autres hommes d'affaires, proposant : 'on peut aider d'une manière ou d'une autre, on peut faire quelque chose'", a-t-il raconté. "Certains ont dit qu'ils étaient prêts à aider à la reconstruction du pays après la guerre. 'Nous sommes prêts à transférer nos affaires en Ukraine, nous vivons en Angleterre ou quelque part en Suisse, nous le voulons. Mais comment peut-on faire pour ne pas figurer sur la liste des sanctions ?' Certaines personnes ne veulent pas donner leur nom et disent qu'elles veulent aider notre armée, tout en étant des citoyens de la Fédération de Russie", a relaté le président.
Sur le terrain militaire
Sur le front militaire, l'armée ukrainienne assure, dans le dernier bulletin de son état-major publié dimanche à l'aube, que dans le Donbass, dans les zones de Donetsk et Lougansk, "sept attaques ennemies ont été repoussées" et huit tanks russes détruits. La Russie a de son côté affirmé que des roquettes de type Kalibr ont détruit un dépôt d'armes et de munitions dans la région de Jytomyr, à l'ouest de Kiev, le 25 mars. Un dépôt de carburant a également été touché près de la ville portuaire de Mykolaïv (sud), selon la même source.
Les frappes russes de samedi après-midi sur Lviv, grande ville de l'ouest de l'Ukraine relativement épargnée par les combats jusqu'ici, ont touché un dépôt de carburants et un site militaire stratégiques et fait cinq blessés, selon les autorités locales.
Plus de 2.000 civils tués à Marioupol
Dans la ville assiégée de Marioupol (sud), port stratégique sur la mer d'Azov, plus de 2.000 civils ont été tués, selon la municipalité. Quelque 100.000 de ses habitants y sont toujours bloqués et manquent de tout, selon le président Zelensky.
Les conditions britanniques à une levée des sanctions
Les sanctions britanniques décidées contre la Russie après son invasion de l'Ukraine pourraient être levées si Moscou s'engageait à respecter un cessez-le-feu total et retirait ses troupes, a déclaré samedi la ministre britannique des Affaires étrangères Liz Truss.
Ces déclarations font écho à celles du secrétaire d'État américain Antony Blinken indiquant que les sanctions contre la Russie "n'ont pas été conçues pour être permanentes" et qu'elles pouvaient disparaître si Moscou changeait d'attitude.
Avions de combat polonais : pas d'objection américaine, selon Kiev
Les États-Unis ont assuré à Kiev qu'ils n'avaient "pas d'objection" au transfert d'avions de combat polonais à l'Ukraine, a affirmé samedi soir le ministre des Affaires étrangères ukrainien dans un message écrit transmis à l'AFP.
"La balle est maintenant dans le camp de la Pologne", a ajouté Dmytro Kouleba, qui a rencontré le président américain Joe Biden samedi, lors de sa visite de deux jours en Pologne.
Inquiétudes de l'AIEA sur la maintenance de Tchernobyl
L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a réitéré son inquiétude à propos de la centrale nucléaire de Tchernobyl, prise par l'armée russe le 24 février, au premier jour de l'invasion de l'Ukraine .
L'armée russe a désormais aussi pris le contrôle de la ville de Slavoutitch, où réside le personnel de la centrale de Tchernobyl, et "il n'y a pas eu de rotation des employés depuis près d'une semaine", soit le 20 mars, sur le site, précise le communiqué de l'AIEA. L'agence s'inquiète de la capacité des employés qui gèrent les opérations quotidiennes sur le site de déchets radioactifs de rentrer chez eux se reposer.
Auchan reste en Russie
Le PDG d'Auchan Retail International, le Français Yves Claude, a défendu dimanche le maintien des activités du groupe en Russie car, selon lui, "partir serait imaginable sur le plan économique, mais pas du point de vue humain". Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait interpellé le groupe Auchan, mercredi, devant le Parlement français, sur son activité en Russie, où il emploie 30.000 personnes et réalise 10% de ses ventes mondiales.
"Il est facile de nous critiquer, mais nous on est là, on fait face et on agit pour la population civile", a assuré Yves Claude dans une interview à la presse.