Le président russe Vladimir Poutine a prononcé vendredi son discours devant l'élite politique du pays au Kremlin consacré à l'annexion de quatre régions d'Ukraine, à la suite de "référendums" largement dénoncés par Kiev et ses alliés occidentaux. "Nous signons aujourd'hui un accord sur l'intégration" de ces régions à la Russie, a déclaré Vladimir Poutine devant le gouvernement, les députés et sénateurs, et d'autres représentants de l'Etat russe.
Après avoir terminé son discours, le président Vladimir Poutine a signé l'annexion de quatre régions d'Ukraine à la Russie lors d'une cérémonie au Kremlin, en présence des quatre dirigeants prorusses de ces territoires contrôlés en totalité ou en partie par Moscou. Ces derniers ont signé tour à tour les documents d'annexion avant de se prendre par les mains et de scander "Russie !" à l'unisson avec la salle.
Les dirigeants de l'UE rejettent l'annexion
Les dirigeants des pays de l'Union européenne "rejettent" et "condamnent" "l'annexion illégale" par la Russie de quatre régions ukrainiennes, ont indiqué vendredi les 27 dans une déclaration, accusant Moscou de mettre "la sécurité mondiale en danger".
"Nous ne reconnaissons pas et ne reconnaîtrons jamais les +référendums+ illégaux que la Russie a organisés comme prétexte pour cette nouvelle violation de l'indépendance, de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de l'Ukraine, ni leurs résultats falsifiés et illégaux. Nous ne reconnaîtrons jamais cette annexion illégale", affirme la déclaration publiée peu avant la signature des actes d'annexion par le président russe Vladimir Poutine.
L'Ukraine doit cesser "immédiatement les hostilités"
Au cours de sa prise de parole, Vladimir Poutine a appelé l'Ukraine à "cesser immédiatement les hostilités" et à négocier. Le maître du Kremlin a affirmé que les habitants des régions du sud et l'est de l'Ukraine annexées par la Russie seront "nos citoyens pour toujours". "Les gens ont voté pour notre avenir commun", a-t-il ajouté.
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Faire de la Russie une "colonie", Nord Stream... Poutine s'en prend à l'Occident
Le président russe a également adressé quelques critiques à l'égard de l'Occident, qu'il accuse de vouloir faire de la Russie une "colonie". "L'Occident est prêt à tout pour préserver le système néocolonial qui lui permet de parasiter et, en réalité, de piller le monde entier", a dénoncé le président russe devant l'élite politique. "Ils veulent nous voir comme une colonie", a-t-il fustigé.
Il a aussi accusé les Occidentaux d'être à l'origine des explosions qui ont causé les fuites des gazoducs Nord Stream 1 et 2, construits pour acheminer le gaz russe en Europe. "En organisant des explosions sur les gazoducs internationaux qui longent le fond de la mer Baltique, ils ont en réalité commencé à détruire l'infrastructure énergétique européenne", a-t-il regretté, imputant ce "sabotage" aux "Anglo-saxons".
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Poutine balaye le retour de l'URSS
Dans son discours, Vladimir Poutine a assuré que son pays "n'aspire pas" à restaurer l'URSS, malgré l'offensive en Ukraine et l'annexion de quatre régions ukrainiennes à la suite de "référendums" dénoncés par Kiev et les Occidentaux. "L'URSS a disparu, le passé ne peut être ramené. Et la Russie n'a pas besoin de cela aujourd'hui, nous n'y aspirons pas", a-t-il martelé.