300.000. C'est le chiffre annoncé par Vladimir Poutine mercredi, qui souhaite enrôler des soldats supplémentaires dans l'armée russe pour aider ses troupes à vaincre les forces ukrainiennes sur le terrain. Depuis cette annonce, 10.000 réservistes se sont portés volontaires pour rejoindre l'armée en 24 heures. Plusieurs médias assurent que nombre d'entre eux ont en réalité été enrôlés de force sans aucune convocation.
Une armée peu préparée militairement
Cette aide de soldats est en tout cas la bienvenue pour l'armée russe. Mais globalement, cette armée donne l'impression d'être une sorte d'ensemble qui ne fonctionne pas du tout. On a affaire à quelques professionnels très bons dans leur domaine, entourés de milliers d'hommes mal formés, avec un commandement problématique hérité de l'ère soviétique.
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Il y a par exemple très peu de sous-officiers dans l'armée russe, ce qui implique que les officiers se trouvent sur les lignes de front en Ukraine. Ils s'y font tuer et la perte de compétences qui s'ensuit est dramatique sur la longueur. L'organisation russe repose sur des bataillons tactiques qui associent artillerie, infanterie, antiaérien, ce qui nécessite des chefs ultra-compétents.
Une faiblesse révélée par la durée des combats en Ukraine. Cet assemblage à la va-vite des unités militaires ressemble en effet à du bricolage. Dans l'armée russe, la pratique de la Dedovshchina - une forme très violente de bizutage - est particulièrement répandue. Cette pratique fait fuir tous les meilleurs militaires mobilisables.
Un matériel militaire obsolète
Sur l'aspect matériel, la Russie n'est également pas au mieux et c'est une des révélations de ce conflit. L'armée russe est restée très soviétique malgré les investissements massifs qui ont été claironnés ces dernières années. Le tank le plus récent, par exemple, le T-14 n'a été produit qu'en une vingtaine d'exemplaires. Les usines supposées les fabriquer sont à l'arrêt, faute de composants électroniques.
Même chose pour les missiles modernes. Il y en a si peu que les Russes ont ressorti des engins déclassifiés il y a quinze ans. L'armée russe aligne donc des chars, des transports de troupes, des canons par milliers, mais ce matériel ancien est très vulnérable et surtout correspond à une époque où les généraux pouvaient sacrifier machines et hommes sans compter, ce qui n'est plus possible aujourd'hui.