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William Molinié, édité par Juline Garnier , modifié à
En pleine guerre en Ukraine, les forces françaises sont mise à forte contribution depuis un mois dans le cadre de l'Otan. Leur mission : sécuriser les frontières des pays de l'Alliance. Dans les airs, les ravitailleurs jouent un rôle essentiel pour continuer la protection de l'espace aérien polonais. Avec Europe 1, embarquement à bord de l’A330 Phoenix de l’armée de l’air.
REPORTAGE

L’Otan continue de montrer les muscles sur le flanc est. Dans les airs, les ravitailleurs sont mis à forte contribution depuis un mois. Ce sont des pièces essentielles au dispositif de l’Alliance atlantique, pour faire face à la guerre en Ukraine. Ils apportent du carburant en permanence dans l’espace aérien polonais pour que les avions de chasse européens soient ravitaillés en kérosène pour ensuite retourner sécuriser la frontière.

Il est 5 heures lorsque l'équipe du commandant Benjamin se prépare sur la base aérienne 125 à Istres, dans les Bouches-du-Rhône. Ils sont prêts à embarquer à bord de l’A330 Phoenix de l’armée de l’air pour une rotation de près de dix heures lundi, dans le ciel polonais. "On a de très bonnes conditions météo sur la totalité du trajet, pas de turbulences", annonce le commandant avant de partir. Trois heures plus tard, dans l’espace aérien polonais, deux eurofighters allemands se présentent à l’arrière gauche du ravitailleur.

Des manœuvres millimétrées

Pour faire le plein de carburant, les avions de chasse pointent leur museau sur l’extrémité d’une perche située de chaque côté des ailes. "Trois mètres… Deux mètres… Un mètre…" La manœuvre est millimétrée et est suivie du regard par le major Pierrick, opérateur de ravitaillement. Il célébrait mardi le dernier vol de sa carrière militaire.

"Le pilote de chasse, quand il fait son contact, il faut qu'il soit précis. De l'ordre de 5 à 10 cm. Ça demande beaucoup d'entraînement, de dextérité et d'humilité", précise le major.

Se méfier de la routine

Voilà plus d’un mois maintenant que l’armée de l’air patrouille dans le ciel polonais pour protéger le flanc est de l’Otan. L’ennemi russe reste pour l’instant à bonne distance. En revanche, c’est surtout de la routine que se méfie le commandant de bord. "Là est le danger. Effectivement, nous avons les chasseurs qui sont avec nous, qui sont notre premier rempart. Notre option, c'est tout simplement de partir le plus loin possible et le plus rapidement possible", explique le commandant Benjamin.

Avec ses 110 tonnes de carburant embarquées, cette station-service volante a ravitaillé lundi deux F16 polonais, quatre eurofighters allemands et quatre mirages français. Une façon, aussi, de montrer aux Russes l’unité des pays de l’Otan.