La guerre continue en Ukraine. Vladimir Poutine, déterminé, intensifie son offensive autour de la capitale Kiev. Les pays frontaliers, notamment la Moldavie, qui a déjà vécu des combats en 1992, sont de plus en plus inquiets face à ce conflit. Notre envoyée spéciale a rencontré deux vétérans de la guerre en Moldavie. Les deux hommes redoutent une escalade mais se disent prêts à reprendre les armes.
"Nous sommes prêts à défendre notre patrie"
"J’ai déjà mes armes !", confie, Veacelav, la soixantaine nerveuse, un t-shirt ajusté où se détache le mot "Révolution", les yeux noirs, perçants. Il dirigeait les forces spéciales lorsque l’armée moldave a affronté les séparatistes pro-russes…
"Pendant la guerre, ce sont les enfants, les personnes âgées, les populations civiles qui sont affectés. Nous en tant que soldats on se tient prêts à défendre notre patrie. Poutine ne va pas s’arrêter à l‘Ukraine : nous nous préparons à lui opposer de la résistance", explique-t-il.
"Le conflit sera encore plus inhumain"
Le volubile vétéran énumère les chars, l’artillerie endormis depuis trente ans de l’autre côté du Dniestr, et ces Moldaves qu’il forme à un combat inégal . Son camarade se souvient et troque sa bonhommie contre de la gravité. "Chaque matin, un tracteur venait, plein de cadavres. Il les transportait dans la fosse commune. C’est ça, le visage de la guerre. Aujourd’hui, s’il y a un conflit armé ici, il sera différent. Il sera encore plus sale, plus atroce, plus inhumain", présage-t-il.
"L’Ukraine… comme bouclier", admettent-ils, avant la solitude : les deux grands-pères doutent qu’une puissance occidentale s’engage militairement contre Vladimir Poutine pour défendre leur terre, celle de leurs petits-enfants.