Le convoi militaire russe s'étend sur plus de 60 kilomètres, selon des images satellites dévoilées lundi. Deux options désormais : rester et se battre ou fuir. Un demi-million d'Ukrainiens ont quitté le pays en cinq jours. Un exode massif qui inquiète les Nations unies. Le Conseil de sécurité de l'ONU a entendu les agences humanitaires qui sont dépassées par l'ampleur du phénomène.
Un exode historique
"Nous n'arrivons pas à répondre aux besoins du peuple ukrainien", a admis Filippo Grandi, le directeur du Haut Commissariat pour les réfugiés. En quatre jours, 520.000 personnes ont quitté l'Ukraine pour les pays voisins. "Le chiffre augmente de manière exponentielle depuis jeudi. J'ai rarement vu un exode augmenter si rapidement. C'est assurément le plus important au sein de l'Europe depuis les guerres des Balkans", a-t-il précisé.
Cette guerre pourrait conduire 4 millions d'Ukrainiens à chercher refuge à l'étranger, estime l'ONU. Il faut donc sécuriser les couloirs humanitaires, ce que les combats ne permettent pas à l'heure actuelle. Pour l'ambassadeur français, Nicolas de Rivière, Moscou est responsable de cette situation. "La Russie piétine le droit international humanitaire et bafoue les droits de l'homme. Elle piétine les conventions de Genève. La protection des civils est une priorité absolue. La France ne transigera pas là-dessus", a-t-il clamé.
Pour la Russie, l'Ukraine "utilise" sa population comme "bouclier humain"
"L'Ukraine prend en otage sa propre population", a répondu l'ambassadeur russe. "Elle utilise les Ukrainiens comme boucliers humains". Reprenant la rhétorique de Moscou, il a souligné que la Russie n'a pas commencé la guerre, mais essaye plutôt d'y mettre un terme.
Dans le même temps à New York, se tenait à cette assemblée générale extraordinaire des Nations unies, événement rare où chacun des 193 membres de l'ONU peut donner son sentiment sur cette guerre. "Quelle folie ! S'il veut se suicider, il n'a pas besoin d'utiliser l'arme nucléaire", lance Sergiy Kyslytsya, ambassadeur ukrainien aux Nations unies. "Il a juste à faire ce que le gars, Hitler, a fait dans son bunker à Berlin, en mai 1945."