Au 33e jour de l'invasion russe en Ukraine, les délégations russe et ukrainienne vont se retrouver à Istanbul, en Turquie, pour un nouveau round de négociations en présentiel, a affirmé dimanche soir la présidence turque sans préciser la date exacte de la rencontre. Situation sur le terrain, réactions internationales, sanctions : Europe 1 fait le point.
Les principales informations à retenir :
- Nouvelles négociations entre Kiev et Moscou en Turquie
- La question de la "neutralité" de l'Ukraine "étudiée en profondeur" selon Zelensky
- L'Ukraine demande la "démilitarisation" de la zone de Tchernobyl
- Cherniguiv encerclée par les forces russes
La neutralité de l'Ukraine "étudiée en profondeur" (Zelensky)
La question de la "neutralité" de l'Ukraine, l'un des points centraux des négociations avec la Russie pour mettre fin au conflit, est "étudiée en profondeur", a assuré dimanche le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans une interview à des médias russes.
Une des clauses des négociations porte sur "les garanties de sécurité et la neutralité, le statut dénucléarisé de notre État", une exigence de Moscou, a-t-il déclaré dans cet entretien en ligne diffusé sur la chaîne Telegram de l'administration présidentielle ukrainienne.
Nouvelle session de négociations en début de semaine
Les délégations russe et ukrainienne vont se retrouver à Istanbul, en Turquie, pour un nouveau round de négociations en présentiel, a affirmé dimanche soir la présidence turque sans préciser la date exacte de la rencontre.
Plus tôt dans la journée, l'un des négociateurs ukrainiens, David Arakhamia, avait annoncé qu'une nouvelle session de pourparlers aurait lieu de lundi à mercredi en Turquie, sans préciser le lieu. Le négociateur en chef russe, Vladimir Medinski, avait de son côté affirmé qu'elle se déroulerait mardi et mercredi.
L'Ukraine demande la "démilitarisation" de la zone de Tchernobyl
De nouveaux incendies se sont déclarés dans la zone de la centrale nucléaire de Tchernobyl, occupée par les forces russes, selon les autorités ukrainiennes qui ont demandé la "démilitarisation" du secteur sous l'égide de l'ONU.
"Des feux importants ont commencé dans la zone d'exclusion, qui peuvent avoir de très sérieuses conséquences", a écrit la Première ministre adjointe ukrainienne Iryna Vereshchuk sur son compte Telegram dimanche soir.
Paris appelle à poursuivre le dialogue avec Poutine
Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a appelé dimanche à poursuivre le dialogue avec le président russe, Vladimir Poutine, jusqu'à ce qu'il se rende compte du "prix à payer" pour son invasion de l'Ukraine et qu'il veuille négocier.
Un peu plus tôt, le président français Emmanuel Macron avait mis en garde contre une "escalade des mots et des actions" en Ukraine, après les propos de son homologue américain Joe Biden qualifiant M. Poutine de "boucher".
Le président Macron avait indiqué qu'il parlerait à son homologue russe lundi ou mardi pour organiser une opération d'évacuation de Marioupol (sud-est), port stratégique, ukrainien, assiégé et bombardé depuis des semaines.
Une séparation à la coréenne ?
Le chef du renseignement militaire ukrainien, Kyrylo Boudanov, a estimé dimanche qu'"après avoir échoué à prendre Kiev et à renverser le gouvernement ukrainien", Moscou "pourrait imposer une ligne de séparation entre les régions occupées et non occupées de notre pays, (dans) une tentative" d'instaurer une séparation à la coréenne.
Ces déclarations interviennent alors que le commandement russe a surpris vendredi en annonçant "concentrer le gros des efforts sur l'objectif principal : la libération du Donbass" (est).
Sur le terrain militaire
L'armée ukrainienne a assuré, dans le bulletin de son état-major publié dimanche à l'aube, que dans les zones de Donetsk et Lougansk (est), "sept attaques ennemies ont été repoussées" et huit tanks russes détruits. Un conseiller de la présidence déclarait un peu plus tard craindre une aggravation de la situation à Marioupol (sud-est) et dans l'Est. De son côté, le ministère russe de la Défense a annoncé la destruction d'un dépôt de missiles dans un village situé à 30 km au sud-ouest de Kiev.
Au nord-est de la capitale, la ville de Tcherniguiv est encerclée par les forces russes. À Mykolaïv (sud), plus grand port d'Ukraine et ville-verrou sur la route d'Odessa que l'armée russe tente en vain de faire sauter depuis des semaines, l'étau semble se desserrer. Le front a même reculé, avec une contre-offensive ukrainienne sur Kherson, à quelque 80 km au sud-est, dont l'armée russe avait revendiqué la prise totale.
Possible référendum à Lougansk
Le territoire séparatiste de Lougansk, dont Moscou a reconnu l'indépendance, mais pas la communauté internationale, pourrait bientôt organiser un référendum pour rejoindre la Russie, a déclaré dimanche le leader de ce territoire, Léonid Passetchnik.
"Tous les faux référendums dans les territoires occupés temporairement sont nuls et non avenus et n'auront aucune légitimité", a réagi sur Twitter le porte-parole du ministère ukrainien des Affaires étrangères.
Minute de silence aux Oscars
Une minute de silence a été demandée en hommage à l'Ukraine, envahie par la Russie, lors de la 94e cérémonie des Oscars à Hollywood dimanche soir.
Pendant ce bref instant de recueillement, des écrans diffusaient des messages appelant à envoyer de l'aide en énumérant des besoins essentiels des Ukrainiens tels que de la nourriture, des soins médicaux ou des couvertures. "Nous vous demandons d'aider l'Ukraine par tous les moyens possibles", a ajouté l'un des messages.