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Nicolas Tonev // Crédit photo : Anastasiia Smolienko / NurPhoto / NurPhoto via AFP
L'ouest de l'Ukraine, considéré jusqu'ici comme une sorte de sanctuaire, n'en est plus un. La Russie fait désormais régner un danger permanent. Olena Dobrianska est Ukrainienne et partage sa vie entre la banlieue parisienne où elle a mis ses deux plus jeunes enfants à l'abri et Lviv où ses quatre plus grands ont voulu rester.

La guerre en Ukraine endure la nouvelle stratégie russe de bombardements massifs sur l’ensemble du territoire ukrainien. Après le Donbass, Kharkiv, Kiev qui sont visés chaque jour depuis plus de deux ans, ce sont maintenant également les villes moyennes comme Poltava avec plus de 50 morts ou Lviv près de la frontière polonaise avec sept morts dont des enfants, qui subissent des bombardements lourds.

L’ouest du pays, considéré comme une forme de sanctuaire, n’en est plus un. La Russie fait dorénavant entrer toutes les régions dans une guerre totale, faisant de l’ensemble de l’Ukraine une zone de danger permanent. Olena Dobrianska, une mère de famille, partage sa vie entre la banlieue parisienne où elle a mis ses deux plus petits enfants à l’abri et Lviv où ses quatre plus grands ont voulu rester.

"Ils utilisent des missiles balistiques qui arrivent très vite, tu n’as pas le temps de te protéger"

"Toute la famille est morte, la mère et trois de ses enfants…" Des proches d’Olena Dobrianska ont été tués lors de l’attaque sur Lviv mercredi dernier. "Quasiment, dès l’alerte, les missiles sont tombés deux ou trois minutes après. Ils utilisent des missiles balistiques qui arrivent très vite, tu n’as pas le temps de te protéger", raconte-t-elle.

Alors Olena le constate, fini l’insouciance dans sa région, la guerre comme dans l’est du pays impose ses règles. "Lviv était une ville sûre, mais maintenant les gens y sont très disciplinés, quand il y a une alerte. Ils vont dans les abris, il n’y a plus un endroit tranquille dans le pays. À la campagne, il y a plus de chance de survie, mais de temps à autre, ils bombardent aussi un petit village", lance-t-elle.

Et cette terreur qui s’étend crée des réflexes inattendus, constate Olena : "La plupart de mes amis rentrent parce que tu te raisonnes : si les gens que tu aimes sont en danger de mort, tu ne veux pas rester loin en lieu sûr alors que si ça se trouve tu n’auras plus la chance de les voir vivants." Et son plus grand fils de 20 ans est prêt maintenant à aller au front. "Mais j’ai peur, mais je dirai oui s’il y va", pour, dit-elle, montrer que la terreur ne tue pas la résistance.