Dans un contexte d'offensive russe qui s'intensifie en Ukraine, le Grand Rendez-vous d'Europe 1/CNews/Les Échos avec le ministre de l'Intérieur français Gérald Darmanin est l'occasion d'évoquer les questions de sécurité et de menace que cela fait peser sur l'Union européenne et la France. C'est également l'occasion d'évoquer l'accueil des déplacés ukrainiens. Depuis le début du conflit, l'objectif des sanctions économiques conséquentes contre la Russie est de faire plier Vladimir Poutine. L'Union européenne a d'ailleurs prévenu qu'elles pourraient être encore durcies.
Des conséquences sur l'économie française
Mais l'inquiétude commence à monter à propos de l'impact de ces sanctions sur les économies de la zone euro. Pour Gérald Darmanin, un autre facteur, essentiel, entre en jeu : "Les États ont des âmes, contrairement à ce qu'on peut dire, ils n'ont pas que des intérêts", avant d'ajouter que "nous avons effectivement une âme, qui est celle d'aider le peuple ukrainien". À cet égard, selon lui, "il y aura des conséquences sur la vie économique et sociale, française et européenne", c'est même une évidence.
Pour autant, "est-ce qu'on peut rester égoïste derrière sa télévision et laisser le peuple ukrainien se faire bombarder, voir des millions de femmes et d'enfants quitter l'Ukraine dans des conditions de froid, de faim et de pauvreté extrêmement fortes ?", a-t-il demandé. Pour le ministre de l'Intérieur, la réponse est claire : "Non, on ne peut pas." Et d'affirmer qu'on "ne peut pas amener la France et l'Europe vers la guerre" puisque "personne ne le comprendrait, mais on ne peut pas non plus ne rien faire".
"Guerre psychologique"
Actuellement, le conflit en Ukraine est une "guerre psychologique" d'après le ministre de l'Intérieur puisque Vladimir Poutine "essaie de pousser son avantage, alors même que les choses ne se déroulent pas comme prévu pour lui", a-t-il poursuivi. Gérald Darmanin en est certain : "Plus il prend des lois restrictives des libertés dans son pays, plus il prend de mesures exceptionnelles économiques pour son pays, plus ça montre que les choses ne sont pas simples en Russie."
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À son sens, "l'augmentation du ton de M. Poutine est la démonstration du fait que les sanctions et la façon dont la communauté internationale fonctionne font mal à l'action" du chef de l'État russe. Pour autant, la diplomatie reste nécessaire pour qu'il "se rende compte que ce qu'il fait n'est pas juste pour l'ordre mondial, touche des populations civiles, attaque la souveraineté d'un État". Et de conclure que "manifestement, il a perdu déjà la bataille de l'opinion mondiale".