Avant même l’engagement du conflit, elle réclamait la fermeté et dénonçait les provocations russes. La Pologne accueille de nouveaux pourparlers entre la Russie et l’Ukraine, ainsi que près de 700.000 réfugiés ukrainiens. Le pays s’inquiète de son autre voisin : le président biélorusse Alexandre Loukachenko a prôné mardi un renfort de forces armées à sa frontière avec la Pologne, pour (dit-il) protéger son pays d’une attaque de l’OTAN. Notre envoyée spéciale s’est rendue à Terespol, à moins de cinq kilomètres de la frontière biélorusse, une ville dans l’expectative.
"On est les plus menacés"
Terespol est au ralenti depuis novembre, depuis que des milliers de migrants ont été amenés à la frontière par la Biélorussie : les effectifs militaires ont été renforcés. Des camions kaki sont partout au coin des rues, des treillis dans les cafés... "On est les plus menacés parce qu’on vit près de la frontière", affirme une femme au micro d'Europe 1. "Les Biélorusses obéissent aux ordres d’un malade".
Magdalena et son mari haussent les épaules, résignés. La guerre est dans leur tête et dans la bouche de leurs enfants, au retour de l’école. Ils craignent qu’elle n’éclate à leur porte. "Si on a besoin d’aide, j’espère que les autres pays nous aiderons comme nous aidons l’Ukraine", confie Magdalena. "Comment se préparer ?", souffle le père de famille. "On vit au jour le jour."
Le regard fixé sur les images de bombardements
Comme ce restaurateur, qui vit "au rythme des infos", la télévision en fond sonore. Artur est planté devant, un verre entre ses mains calleuses, son regard impassible fixé sur les images de bombardements. "C’est le sujet numéro 1… à cause de la sécurité mais aussi à cause de l’économie de la région : ici, tout le monde travaille dans le commerce entre l’Est et l’Ouest", explique-t-il.
Lui travaille dans la logistique, un secteur parmi d’autres qui risquent l’asphyxie, si les embargos se multiplient ou si les frontières ferment.