Qu'est ce qu'un missile balistique intercontinental, que la Russie aurait utilisé en Ukraine ?

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Europe 1 avec AFP / Crédits photo : KCNA VIA KNS / AFP , modifié à
L'Ukraine a affirmé ce jeudi avoir été frappée par la Russie à l'aide d'un missile balistique intercontinental (ICBM) sur la ville de Dnipro. Un modèle dont la portée est supérieure à 5.500 kilomètres et qui peut contenir des charges nucléaires.

Quelques jours après l'utilisation par l’Ukraine de missiles ATACMS, d’une portée de 300 km, contre une installation militaire en Russie, cette dernière a répondu. L'armée ukrainienne a affirmé jeudi que l'armée russe avait tiré un missile balistique intercontinental dans le centre-est du pays, à Dnipro. Si l'accusation n'a pas été officiellement confirmée, le Kremlin ayant refusé de la commenter, elle marquerait une nouvelle escalade dans le conflit. 

Des ogives dix fois plus puissantes qu'à Hiroshima

Le missile utilisé aurait été identifié comme un RS-26 Rubezh, volant à une quinzaine de fois la vitesse du son. Ce type de missile, régulièrement testé par la Russie, mais encore jamais utilisé en conflit, est notamment conçu pour transporter des ogives nucléaires (quatre, en l'occurrence). Ces dernières, propulsées par un moteur-fusée, génèreraient chacune une puissance dix fois supérieure à la bombe ayant ravagé Hiroshima. 

Considéré comme un missile à portée intermédiaire (ICBM, comprise entre 2.400 et 6.500 kilomètres), il ne comportait cependant pas de charges nucléaires ce jeudi, a rapporté à l'Agence France-Presse une source au sein de l'armée de l'air ukrainienne, face à l'ampleur limitée des dégâts (deux blessés selon le gouverneur régional). Outre une trajectoire parabolique rendant difficile l'interception de l'engin, la principale difficulté pour le pays visé est qu'il ne dispose d'aucun moyen pour déterminer s'il contient une charge conventionnelle ou nucléaire avant son impact.

Plus tard dans la journée, un haut responsable américain a avancé que la Russie avait tiré un "missile balistique expérimental de moyenne portée", et non un missile intercontinental, dans une déclaration transmise à l'AFP.

Un avertissement du Kremlin

Selon plusieurs experts, le fait que le missile ne contienne pas de têtes nucléaires constituerait un avertissement de la part du Kremlin, qui n'a cessé de muscler sa rhétorique à l'égard d'une potentielle offensive adverse ces derniers jours. Pour rappel, le président russe Vladimir Poutine a signé mardi un décret élargissant les possibilités de recours à l’arme nucléaire, par exemple en cas de lancement d’attaques aériennes contre la Russie.

Volodymyr Zelensky a, de son côté, estimé que ce tir était l'acte d'un "voisin fou" qui utilise l'Ukraine comme "terrain d'essai" militaire. En parallèle, l'armée russe continue de progresser dans l'est de l'Ukraine, le ministère russe de la Défense ayant revendiqué jeudi la prise d'une localité près de la ville de Kourakhové. Des avancées inquiétantes pour Kiev, qui craint d'être poussé à la table des négociations en position défavorable.