John Geddert, l'entraîneur de l'équipe américaine de gymnastique championne olympique en 2012, s'est suicidé jeudi quelques heures après son inculpation pour "travail forcé" et agressions sexuelles sur des athlètes dans le Michigan, a annoncé la justice de cet Etat américain. "Mes services ont été avertis que le corps de John Geddert avait été retrouvé cet après-midi après qu'il s'est donné la mort", a déclaré sur Twitter la procureure de l'Etat, Dana Nessel, regrettant "la fin tragique d'une histoire tragique". Sa dépouille a été découverte par des agents sur une aire de repos d'autoroute près de Lansing, a précisé la police du Michigan.
Dana Nessel avait plus tôt dans la journée annoncé que l'ex-entraîneur, âgé de 63 ans, était poursuivi pour abus physiques, verbaux et sexuels sur une vingtaine de jeunes femmes qui s'entraînaient dans son club Twistars, près de Lansing.
Les faits se sont déroulés entre 2008 et 2018, selon l'acte d'accusation. C'est dans ce club que travaillait le thérapeute Larry Nassar, l'ex-médecin de l'équipe américaine de gymnastique au coeur du plus grand scandale sexuel de l'histoire sportive des Etats-Unis.
Il a utilisé "la force, la tromperie et la contrainte contre de jeunes athlètes
John Geddert était également accusé d'avoir menti à la police, notamment en niant avoir eu connaissance des agressions sexuelles commises par Larry Nassar sur les gymnastes de son club. Selon les documents judiciaires, les charges visant John Geddert incluent des accusations de "trafic d'être humain, travail forcé ayant provoqué des blessures", "travail forcé de mineur", deux faits d'"agression sexuelle" sur une mineure en 2012, "racket" et "faux témoignage".
Il a utilisé "la force, la tromperie et la contrainte contre de jeunes athlètes venues vers lui pour s'entraîner à la gymnastique, pour son profit financier personnel", a expliqué à la mi-journée lors d'une conférence de presse Mme Nessel, en évoquant les victimes présumées comme des "femmes jeunes et vulnérables". L'entraîneur a eu recours à "un conditionnement physique excessif" à l'encontre des gymnastes qui étaient "de manière répétée forcées à s'entraîner même en étant blessées". Il a été l'auteur d'"abus psychologiques et même d'abus physiques comme des agressions sexuelles", a souligné la procureure.