Les élections législatives et présidentielle prévues dimanche en Haïti sont reportées à une date ultérieure par le Conseil électoral provisoire (CEP), qui a annoncé la nouvelle dans un communiqué de presse publié lundi soir.
Soupçons de tricherie. Aucune nouvelle date n'a été fixée pour la tenue de ces scrutins. Ce report intervient alors que l'opposition dénonce depuis plusieurs semaines des fraudes massives au 1er tour au profit du candidat à la présidence Jovenel Moïse, représentant du parti du pouvoir. Son adversaire Jude Célestin a refusé de faire campagne avant la création d'une commission indépendante pour enquêter sur ces accusations. En réponse aux revendications de l'opposition, le président Michel Martelly a décrété jeudi la création d'une "commission d'évaluation électorale".
Passation de pouvoirs prévue le 7 février. "Aucune nouvelle date n'est encore retenue officiellement", a indiqué Roudy Stanley Penn, le porte-parole du CEP suite à l'annonce du report des scrutins. "Nous sommes dans l'attente du travail de la commission d'évaluation électorale pour être en harmonie avec ses recommandations", a-t-il précisé. Le délai imparti pour la tenue des scrutins législatifs et présidentiel est très limité. Selon la constitution, la rentrée parlementaire est prévue le 11 janvier et la passation de pouvoir entre Michel Martelly et son successeur doit se tenir le 7 février.
Crise de la démocratie. Depuis la fin de la dictature des Duvalier en 1986, Haïti connaît une crise démocratique émaillée de coups d'Etat et d'élections contestées qui fragilisent le développement économique du pays encore marqué par le terrible séisme de janvier 2010, qui avait fait plus de 200.000 morts.