Opérations de secours et évacuations se poursuivaient vendredi au Texas, une semaine après l'arrivée de la tempête Harvey dont l'ampleur des dégâts se révélait à la faveur d'une accalmie dans les précipitations et d'un début de décrue.
Des dizaines de milliards de dollars de dégâts. La tempête tropicale, au départ un ouragan de force 4, a jusqu'à présent fait au moins 38 morts, mais le bilan pourrait s'élever, les secouristes craignant de découvrir de nouvelles victimes. Les dommages sont d'ores et déjà évalués en dizaines de milliards de dollars. Des milliers de secouristes et de civils venus à l'aide continuaient de procéder à des évacuations, parfois spectaculaires, dans des villes jusqu'alors isolées en raison des inondations sans précédent provoquées par la tempête.
Des victimes à bout de forces. Dans le sillage d'Harvey, la décrue révélait l'ampleur des dégâts matériels qui pourraient atteindre entre 30 et 100 milliards de dollars: maisons immergées jusqu'au toit, caravanes couchées sur le flanc et également noyées, navires de plaisance renversés, entrepôts démolis et aux stocks disséminés sur des kilomètres... Selon la Maison Blanche, 100.000 foyers ont ainsi été touchés par la catastrophe. Les accalmies dans les précipitations ont permis d'accélérer les hélitreuillages des victimes, souvent à bout de forces et transies par l'humidité, obligées de tout abandonner sauf parfois leur animal domestique. Dans toutes les zones inondées du Texas et de la Louisiane, pompiers et policiers procédaient en parallèle à un harassant porte-à-porte à la recherche de personnes oubliées.
Peur d'une pollution chimique. Au fléau des inondations s'est ajouté la peur d'une pollution chimique, après un incendie accidentel dans une usine texane qui libérait un panache de fumée irritante mais pour l'instant sans concentration toxique. Ces produits instables et très inflammables se consumaient dans un site industriel opéré par le groupe français Arkema, autour duquel a été mis en place un périmètre d'évacuation de trois kilomètres. Huit conteneurs menaçaient encore jeudi soir de s'enflammer. Inondée et privée d'électricité donc de capacité de réfrigération de ses matériaux hautement inflammables, l'usine d'Arkema fabrique des peroxydes organiques, un composé entrant dans la fabrication de plastiques. Le feu n'a pas généré "une concentration inquiétante de matériaux toxiques à l'heure actuelle", a affirmé l'Agence américaine de protection de l'environnement (EPA).
Une autre perturbation à venir ? Parallèlement, le Centre américain des ouragants (NHC) a annoncé jeudi que la perturbation Irma, actuellement dans l'est de l'Atlantique au large des côtes africaines, était devenue un ouragan "majeur" de catégorie 3 et prévenu qu'il devrait être "extrêmement dangereux". Il se déplace dans une direction ouest-nord-ouest. La protection civile de Haïti, à des milliers de kilomètres d'Irma, l'a néanmoins déjà évoquée sur son compte Twitter tout en précisant que sa trajectoire exacte restait à définir pour les prochains jours.