Au Haut-Karabakh, la situation est toujours sous tension. Tandis que l'Arménie affirme qu'un de ses soldats a été tué, Moscou rapporte qu'une patrouille de militaires russes et azerbaïdjanais a été la cible de tir. La ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna est attendue sur place ce mardi. De son côté, la diaspora arménienne installée en région parisienne est totalement mobilisée pour envoyer le plus d'aide possible.
"On a débloqué 50.000 dollars"
Au fond d'un jardin, caché par un discret portail vert, la solidarité s'organise dans l'église évangélique arménienne d'Issy-les-Moulineaux, près de Paris. Le pasteur, Michael, coordonne l'aide aux réfugiés du Haut-Karabakh depuis le premier jour. "On a décidé de débloquer tout de suite 50.000 dollars, de fournir de la nourriture, des produits d'hygiène", énumère-t-il. Et certains fidèles vont encore plus loin et se disent prêts à se rendre sur place. "La semaine prochaine, nous avons deux chirurgiens-dentistes qui vont y aller", affirme-t-il.
Une mission de l'ONU est arrivée dans le Haut-Karabakh
Souren Kévorkian, président du fond arménien de France, était à la frontière quand l'exode massif des Arméniens du Haut-Karabakh a débuté. "On a nourri au passage 50.000 personnes. Ils ont passé deux à trois jours pour faire 50 km. Quand on leur donnait à manger, des gens pleuraient et les petits enfants demandaient du pain", raconte-t-il.
Pour la première fois en 30 ans, une mission de l'ONU est arrivée dimanche dans le Haut-Karabakh. Beaucoup trop tard, selon Souren Kévorkian. "Ça s'est complètement vidé, il doit rester là-bas 200-300 personnes." Il ne reste uniquement que les services d'urgence qui s'occupent de récupérer les cadavres, se désole-t-il. Près de 120.000 Arméniens ont quitté le Haut-Karabakh depuis son annexion.