Près de deux semaines après les incendies meurtriers sur l'île de Maui, Joe Biden est attendu sur place ce lundi. Il devrait se rendre sur les lieux de la catastrophe qui a fait au moins 114 morts. Mais désormais les habitants de l'île doivent faire face à une autre menace : celle des promoteurs immobiliers.
Joe Biden est attendu lundi à Hawaï après les catastrophiques incendies qui ont fait plus d'une centaine de morts il y a deux semaines sur l'île de Maui, où les opérations de recherches continuent, dans un contexte de critiques de la gestion du drame par les autorités. Peu de détails ont été livrés sur le déroulé de sa visite, mais le président rencontrera des familles, des secouristes et des responsables locaux, a fait savoir la Maison Blanche. Il sera accompagné de sa femme Jill Biden.
Une visite qui intervient après de vives critiques
"Il va pouvoir être témoin des conséquences" de ces incendies, et "sentir la désolation dans cette communauté", a déclaré dimanche sur CNN Deanne Criswell, patronne de l'agence fédérale chargée de la réponse aux catastrophes naturelles (Fema). "Il va pouvoir rassurer les habitants de Maui sur le fait que le gouvernement fédéral est là pour les soutenir."
La visite intervient après de vives critiques de responsables républicains, qui ont estimé que le président était resté trop silencieux devant l'ampleur de la catastrophe. Il ne s'est pas exprimé publiquement lorsque le bilan s'est considérablement alourdi. La Maison Blanche a, quant à elle, souligné que Joe Biden était resté en "contact étroit" avec le gouverneur d'Hawaï, le démocrate Josh Green, et avait reçu des informations régulières sur la situation.
Le président avait rapidement déclaré l'état de catastrophe naturelle à Hawaï, permettant de déployer les moyens d'aide d'urgence de l'État fédéral. Plus de 1.000 employés fédéraux sont présents à Maui, et quelque 50.000 repas ont été distribués par la Fema, a fait savoir l'exécutif. Mais les critiques portent aussi sur la réponse des autorités locales. La visite présidentielle se déroulera quelques jours seulement après la démission du chef de l'agence de gestion des crises de Maui, accusé de ne pas avoir fait retentir les sirènes d'alarme lors de l'incendie meurtrier ayant ravagé la ville de Lahaina (12.000 habitants), sur la côte ouest de l'île. Pris de court, certains habitants s'étaient jetés à la mer pour échapper aux flammes.
"Lahaina n'est pas à vendre"
À Lahaina justement, des habitants, qui ont tout perdu, ont été contactés par des promoteurs immobiliers qui offrent de racheter leur terrain. Cela fait partie de la tactique de ces promoteurs qui espèrent profiter de la confusion pour faire une bonne affaire. Mais les résidents ne veulent pas se laisser faire. Ils ont pris d'assaut les réseaux sociaux pour faire entendre leur voix haineuse. "Lahaina n'est pas à vendre. Je répète, Lahaina n'est pas à vendre. Si vous êtes un investisseur qui essaie de s'accaparer la terre de Lahaina, nous ferons en sorte que ça n'arrive pas."
La question est particulièrement sensible à Hawaï où le prix du logement et le coût de la vie en général sont les plus chers des États-Unis. De plus en plus d'habitants sont obligés de quitter l'archipel, laissant la place à des hôtels ou des résidences secondaires. Pour éviter que cela ne se produise à Lahaina, le gouverneur de Hawaï, Josh Green, souhaite un moratoire sur les ventes de terrains. "Vous pouvez être sûr que je n'autoriserai personne à construire de nouveaux bâtiments si les gens ont été abusés. La reconstruction sera pour les habitants de l'île", a-t-il déclaré.
Reste à savoir si l'État pourra tenir cette promesse alors que le revenu principal de Maui est le tourisme et que les pertes et le manque à gagner pourraient coûter près de 15 milliards de dollars à l'archipel.
114 décès
Pour le moment, 114 décès ont été confirmés à Hawaï, soit l'incendie le plus meurtrier depuis plus d'un siècle aux États-Unis. Et le bilan définitif pourrait être bien plus lourd. Quelque 1.000 personnes sont toujours portées disparues.