Il restera l'homme de la réunification allemande, "l'artisan de l'amitié franco-allemande", selon les mots d'Emmanuel Macron : Helmut Kohl est mort jeudi à l'âge de 87 ans.
Une image ternie ces dernières années. Chancelier d'abord de l'Allemagne de l'ouest, puis du pays réunifié, il a traversé l'Histoire, a passé 16 ans à la tête du gouvernement allemand. Il a été acteur de la construction européenne, et du couple franco-allemand. On se souvient de cette photo, main dans la main avec François Mitterrand, à Verdun. Mais son image s'était ternie, ces dernières années, Outre-Rhin.
Image de dirigeant magouilleur et corrompu. Le site internet du Spiegel, a choisi de titrer : "Helmut Kohl, le géant noir". A l'image de sa relation avec Angela Merkel en politique : comme un père et sa fille, mais qui ne se parlaient plus depuis des années, car c'est lui qui l'a adoubé, lui a offert son Premier poste de ministre, et c'est elle qui l'a assassiné du jour au lendemain pour sortir la CDU des scandales de corruption, caisses noires, pots de vin... Pour beaucoup d'Allemands, Helmut Kohl c'est aussi cela, un dirigeant magouilleur, corrompu, à rebours complet de ce qu'ils adorent aujourd'hui avec Angela Merkel. Il a fini sa vie complètement isolé, frappé par la maladie, dans un fauteuil roulant, incapable de parler. C'est alors que sa famille a pris la parole pour des règlements de compte en direct à la télé.
Le clan Kohl divisé. Les deux fils sont en guerre ouverte avec sa seconde épouse, accusée de manipuler l'ancien Chancelier, y compris financièrement. Les deux fils révèlent aussi le père froid et autoritaire qu'il était, tout à sa carrière, jusqu'à en sacrifier la santé et la vie de leur mère. C'est un comble : le clan Kohl se rendra divisé aux obsèques de celui qui a unifié l'Allemagne.