Vladimir Poutine a dit lundi que "des mesures" pour faire la "vérité complète" sur les accusations de répression d'homosexuels en Tchétchénie avaient été prises, a affirmé le président français lors d'une conférence de presse conjointe à Versailles.
Vigilance. "Le président Poutine m'a (...) indiqué avoir pris plusieurs initiatives sur le sujet des personnes LGBT en Tchétchénie avec des mesures visant à faire la vérité complète sur les activités des autorités locales et régler les sujets les plus sensibles", a-t-il déclaré, affirmant qu'il serait "constamment vigilant" sur la question. "J'ai très précisément indiqué au président Poutine les attentes de la France", a-t-il aussi assuré à la presse à l'issue de son tête-à-tête avec son homologue russe, ajoutant avoir "convenu" avec lui "d'avoir un suivi extrêmement régulier ensemble" sur la question. Le chef de l'État français a "rappelé" au président russe "l'importance de sujets qui touchent nos valeurs et nos opinions publiques", ainsi que "l'importance pour la France du respect de toutes les personnes, les minorités et sensibilités".
Persécution. Selon l'hebdomadaire russe Novaïa Gazeta, les autorités de Tchétchénie, où l'homosexualité est considérée comme un tabou, ont arrêté plus de cent homosexuels et incité leurs familles à les tuer pour "laver leur honneur". Toujours selon ce journal indépendant, au moins deux personnes ont été assassinées par leurs proches et une troisième est décédée des suites d'actes de tortures.
Un appel au président Macron. Le Parlement européen a adopté une résolution mi-mai pour demander aux autorités tchétchènes de mettre fin à leur "campagne de persécution" contre les homosexuels. Plus de 50.000 personnes avaient signé mi-mai une pétition en ligne demandant à Emmanuel Macron d'"agir rapidement en condamnant et en sanctionnant la Tchétchénie sévèrement". Le nouveau président "a le devoir moral de protester et de faire entendre très puissamment la voix de la France. (...) On n'a pas le droit de laisser faire sans rien dire", affirmait ce texte.
Une autre pétition en ligne, traduite en sept langues et adressée au président Poutine, exigeait "qu'une enquête soit menée afin que toute la lumière soit faite sur ces massacres et pour que leurs auteurs soient jugés".