Une militante écologiste hondurienne, Berta Caceres, a été assassinée jeudi par des inconnus qui lui ont tiré dessus alors qu'elle rentrait chez elle, à La Esperanza, à environ 200 km au nord-ouest de Tegucigalpa, a annoncé sa famille. La police a affirmé que la dirigeante du Conseil Citoyen des Organisations des Peuples Amérindiens du Honduras (Copinh), qui a reçu un prix pour sa défense de l'environnement, a été tuée par des voleurs "mais nous savons tous que c'est pour sa lutte" écologiste, a affirmé sa mère, Berta Flores, à la chaîne de télévision TV Globo.
Aucune protection de l'Etat. "La police dit que c'était pour la voler mais c'est un crime politique du gouvernement" hondurien, a affirmé Carlos H. Reyes, dirigeant du Front national de Résistance populaire (FNRP). "Pour la police, des inconnus sont entrés dans la maison par la porte de derrière et lui ont tiré dessus à plusieurs reprises, mais nous savons tous que ce sont des mensonges, qu'ils l'ont tuée pour sa lutte" en faveur de l'environnement, a-t-il insisté.
Berta Flores a ajouté que la Commission interaméricaine des droits de l'Homme avait demandé des mesures pour assurer la sécurité de la militante mais qu'elle n'avait, de fait, reçu aucune protection de l'Etat sous la pression de ceux qui défendent le secteur minier et les entreprises hydroélectriques.
Lutte contre un barrage hydroélectrique. Berta Caceres s'était fait connaître pour sa défense du fleuve Gualcarque, dans le département de Santa Bárbara, dans le nord-ouest du Honduras, où une entreprise prévoit de construire un barrage hydroélectrique qui menace de priver d'eau des centaines d'habitants de la zone. Sa mère a affirmé que Berta Caceres s'était rendue récemment sur place "et avait eu une vive altercation avec les militaires et les dirigeants de l'entreprise qui construit le barrage". "Et elle m'avait dit qu'il fallait qu'ils arrêtent la construction car elle allait détruire la vie", a-t-elle ajouté.