Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a dénoncé jeudi la "violence" du mécanisme de quotas obligatoires d'accueil de réfugiés adopté par l'Union européenne, refusant que la Hongrie devienne un "pays d'immigration".
"Choqué et perplexe". Répondant à la lettre envoyée mardi par Jean-Claude Juncker, dans laquelle le président de la Commission européenne rappelait à Viktor Orban que "la solidarité n'est pas un plat à la carte", le chef du gouvernement hongrois s'est déclaré "choqué et perplexe" face à cette déclaration.
Référence au passé colonial. "L'interprétation du principe de solidarité décrit dans votre courrier signifie en essence la transformation de la Hongrie en un pays d'immigration, contre la volonté du peuple hongrois", a répondu Viktor Orban, dans un courrier rendu public jeudi sur le site du gouvernement hongrois. "A mes yeux, ce n'est pas de la solidarité, c'est de la violence", a insisté Viktor Orban, en affirmant que contrairement aux autres pays de l'UE, la Hongrie n'avait pas de "passé colonial". "Ces grands états membres (de l'UE) sont devenus des pays d'immigration, et ce en raison des obligations découlant de leur héritage colonial, développe le Premier ministre hongrois. Mais la Hongrie, au contraire, ne veut pas devenir un pays d'immigration, et ne peut accepter d'y être forcée".
Une décision européenne pointée du doigt. Mercredi, le gouvernement hongrois avait déjà dénoncé la décision "irresponsable" de la justice européenne qui a débouté la Hongrie et la Slovaquie de leur recours contre ce mécanisme de quotas obligatoires de réfugiés. "La décision de la Cour de justice de l'UE est irresponsable" et a un caractère "politique", avait déclaré à la presse le ministre des Affaires étrangères Peter Szijjarto, ajoutant que Budapest continuerait de "se battre" contre tout quota, son pays étant fermement opposé à une telle mesure.