Des militaires impliqués dans le bombardement de l'hôpital de Médecins sans frontières à Kunduz en Afghanistan le 3 octobre 2015 font, ou vont faire, l'objet de sanctions administratives, ont indiqué jeudi des responsables américains de la Défense.
Jusqu'au retrait du commandement. L'un d'eux a indiqué que "plus d'une dizaine" de militaires étaient concernés par ces procédures, ajoutant ne pas être au courant d'une quelconque demande de sanction pénale. Les différentes sanctions demandées par la hiérarchie militaire devraient être mieux connues la semaine prochaine, lorsque le Pentagone publiera son rapport d'enquête sur le bombardement, expurgé des éléments classifiés. Les sanctions administratives peuvent prendre différentes formes, de la simple admonestation à la lettre de réprimande (qui, de fait, bloque la carrière) jusqu'au retrait de commandement.
42 morts. L'attaque par un avion des forces spéciales américaines en octobre l'an dernier a tué 42 personnes, selon le dernier bilan de MSF. Le président américain Barack Obama avait présenté ses excuses pour cette attaque meurtrière, et le Pentagone avait promis des indemnisations.
Une "erreur humaine" pour le Pentagone. "Les personnes les plus étroitement impliquées dans l'incident ont été suspendues de leur fonctions et des sanctions administratives ont été mises en oeuvre" contre elles, a expliqué jeudi dans un email le colonel Patrick Ryder, porte-parole du Centcom, le commandement des forces américaines au Moyen-Orient. "Certaines ont été écartées du théâtre des opérations", a-t-il précisé. Le Pentagone avait indiqué fin novembre que le raid avait été causé "avant tout par l'erreur humaine". Mais MSF a rejeté cette version, expliquant qu'au-delà des erreurs, il y avait eu "des violations du droit de la guerre".