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Howard Lutnick, Scott Bessent, Peter Navarro... Qui sont les trois hommes derrière la guerre douanière de Donald Trump

Julien Moreau . 4 min
Howard Lutnick, Peter Navarro et Scott Bessent sont les trois hommes forts de la nouvelle politique américaine sur les droits de douane.
Illustation. Andrew Harnik / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP / © Andrew Harnik / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP

Les trois hommes forts de la politique douanière de Donald Trump – Howard Lutnick, Scott Bessent et Peter Navarro – incarnent une vision économique radicale. Chacun à sa manière a œuvré pour renforcer la position des États-Unis face aux partenaires commerciaux mondiaux, avec des méthodes controversées.

À l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche, la politique douanière américaine a été façonnée par des figures influentes : Howard Lutnick, financier impitoyable aux liens solides avec l'actuel président des États-Unis, devenu secrétaire au Commerce des États-Unis ; Scott Bessent, un financier visionnaire devenu secrétaire au Trésor ; et Peter Navarro, conseiller économique du président américain et défenseur de l'augmentation des tarifs douaniers contre la Chine.

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Ce mercredi 2 avril, Donald Trump a lancé son assaut commercial généralisé en annonçant des droits de douane très lourds, en particulier contre la Chine et l'Union européenne. Le président américain a vanté une "déclaration d'indépendance économique" et promis à nouveau un "âge d'or", là où l'opposition démocrate ainsi que de nombreux économistes prédisent dans l'immédiat un choc récessif accompagné d'une poussée inflationniste. Europe 1 dresse le portrait des trois hommes forts derrière la guerre commerciale de Donald Trump.

Howard Lutnick

Howard Lutnick est un dirigeant financier souvent décrit comme impitoyable. Bien que reconnu pour ses succès financiers, sa gestion a souvent été critiquée pour son côté autoritaire et ses méthodes controversées. Le 41e secrétaire au Commerce des États-Unis a été accusé par plusieurs anciens collaborateurs d'extorsion. Son approche du travail a mené certains anciens associés à le décrire comme l’un des personnages les plus détestés de Wall Street, selon le magazine Forbes US. 

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Howard Lutnick entretient des liens solides avec le 47e président des États-Unis, Donald Trump, partageant avec lui, une vision économique axée sur la maximisation des profits, parfois au détriment de l'éthique. En mai 2019, il a participé à une collecte de fonds pour la candidature du président face à Joe Biden.

En novembre 2024, Howard Lutnick a été nommé coprésident de l’équipe de transition présidentielle du 47e président des États-Unis. Fidèle parmi les fidèles de Donald Trump, il applique pour l'instant avec fermeté les demandes du président sur les droits de douane, bien qu'il ait récemment confié sur Fox News qu'il n'en connaissait pas l'existence avant d'en avoir discuté directement avec Donald Trump.

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Lors de son audition de confirmation au Sénat, Lutnick avait pourtant clairement affiché ses intentions : "Nous devrions imposer des taxes douanières pays par pays pour forcer nos partenaires commerciaux à lever leurs propres barrières contre les exportations américaines". Sur Fox News, il n'a jamais manqué une occasion pour remettre sur le devant de la scène les objectifs du 47e président des États-Unis : "Le président est là pour protéger les travailleurs américains et l’industrie nationale". Pour lui, "il est temps de rendre à l'Amérique sa grandeur" en comparant la période actuelle aux années 1900 où "il n'y avait pas d'impôts sur le revenu".

Scott Bessent

Scott Bessent, âgé de 62 ans, a été confirmé en janvier dernier à la tête du secrétariat au Trésor, un poste clé dans le gouvernement des États-Unis, équivalent au ministère de l’Économie et des Finances en France. Sa nomination a été un tournant dans sa carrière de financier, marquant son ascension à la tête d’une institution stratégique supervisant le budget fédéral, la régulation bancaire, et ayant le pouvoir de geler les avoirs d’individus ou d’organisations étrangères.

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L’arrivée de Scott Bessent au secrétariat au Trésor coïncide avec l’agenda économique de Donald Trump, qui prône une réduction des impôts, une diminution des dépenses publiques et une dérégulation massive. Lors de son audition au Sénat, le natif de Conway (Caroline du Sud) s’est présenté comme un fervent défenseur de cette approche, promettant de contribuer à un "nouvel âge d’or" pour l’Amérique. Selon lui, les mesures de dérégulation et de réduction des impôts auront la capacité d’améliorer la croissance économique et la compétitivité du pays.

Dès sa nomination, il a été un fervent soutien du projet de Donald Trump d’imposer des surtaxes douanières, qu’il justifiait comme étant un levier pour protéger l’industrie américaine et obtenir des concessions des partenaires commerciaux des États-Unis. Durant la campagne du candidat républicain, il avait dénoncé à plusieurs reprises les "déséquilibres économiques et les politiques injustes de la République populaire de Chine".

Scott Bessent a minimisé les risques de hausses de prix pour les consommateurs américains, insistant sur le fait que ces politiques ne nuiraient pas à l’économie, malgré les inquiétudes liées à l’inflation. Des inquiétudes qui étaient pourtant entendables lorsque l’on voit la situation actuelle.

Peter Navarro

Peter Navarro est l’une des figures les plus controversées de l’administration Trump. Conseiller principal pour le commerce et la fabrication, l'économiste américain a joué un rôle clé dans l’orientation protectionniste de la politique commerciale de Donald Trump.

Dès ses premiers pas en politique, il s’est fait remarquer pour ses critiques acerbes envers la Chine, qu’il considère comme une menace économique majeure. Ses ouvrages, The Coming China Wars (Les prochaines guerres avec la Chine) et Death by China (La Mort par la Chine), ont attiré l’attention de Donald Trump, qui en a fait l’un de ses conseillers stratégiques lors de sa campagne de 2016.

Peter Navarro est perçu comme l'une des personnes les "dures" de l’équipe économique du 47e président des États-Unis. Il a été un défenseur inébranlable des tarifs douaniers sur les produits chinois, plaidant pour des mesures strictes afin de rééquilibrer les relations commerciales. "Nous nous faisons avoir par tout le monde", avait-il déclaré sur Fox News. Pour lui, ces droits de douane vont rapporter aux États-Unis 6.000 milliards de dollars en l'espace de 10 ans.

Ce mardi 8 avril, Peter Navarro a été vivement critiqué par Elon Musk qui l’a insulté "d’idiot". Il avait décrit Tesla comme un "assembleur" automobile, et non comme un "constructeur automobile". "Navarro est plus bête qu’un sac de briques", a poursuivi sur X Elon Musk.