L'ancien secrétaire général de François Mitterrand et ministre des Affaires Étrangères Hubert Védrine, a réagi dimanche sur Europe 1 à la mort de Fidel Castro. "L'histoire restera balancée entre l'aspect iconique et dictatorial de Castro", a-t-il déclaré dans Le Grand Rendez-Vous. S'il ne l'a jamais rencontré personnellement, Hubert Védrine se souvient que François Mitterrand avait été "très impressionné par l'homme" lors de leur rencontre en 1974, mais était "réservé sur ce qu'était devenu le régime cubain".
Main-mise insupportable des États-Unis. Hubert Védrine a tenu à rappeler le contexte complexe de l'ère pré-castriste à Cuba : "Il y avait avant lui, une dictature féroce, celle de Batista. La mafia américaine avait fait de La Havane son quartier général. Globalement, les États-Unis avaient fait main basse sur Cuba, la situation était insupportable".
Castro a réagi à l'attitude américaine. "Les Américains ont réagi avec une maladresse extrême au début, alors qu'à l'origine Castro n'était pas anti-américain. Il voulait récupérer la souveraineté de Cuba". Pour Hubert Védrine, l'engrenage dictatorial de Castro a été déclenché par les États-Unis : "Au début des années 60, quand Castro s'est rendu à l'ONU, à New York, c'est l'attitude américaine - sanctions, embargo - qui a fait que l'île n'a plus eu d'autre choix que de se mettre dans la main des soviétiques".
Une ouverture tardive. "Obama a fait preuve d'un grand courage", en normalisant les relations avec Cuba, a salué Hubert Védrine. Mais il a dit regretter que les Européens n'aient pas réussi, plus tôt, à proposer une alternative d'ouverture à Cuba.