Un premier avion a décollé mardi de la base militaire de Niamey, au Niger, avec à son bord plusieurs centaines de ressortissants français et européens. Tous contraints de tout quitter dans la précipitation pour rentrer en France, certains d'entre eux livrent leurs sentiments au micro d'Europe 1.
Tout s'est déroulé en moins d'une dizaine d'heures. Mardi matin, l'ambassade de France au Niger décide de lancer le protocole d'évacuation des ressortissants, jugeant la situation trop dangereuse dans le pays après les manifestations anti-françaises qui se sont succédé depuis le coup d'État, jeudi dernier.
En milieu de matinée, l'ensemble des expatriés reçoivent un message invitant les volontaires à se rendre à l'aéroport de la capitale à 14 heures. À l'heure du rendez-vous, une longue file d'attente s'est créée devant le terminal, sous la surveillance de l'armée française.
"Beaucoup avaient les larmes aux yeux"
"Il y a beaucoup de Français, des Allemands, des Espagnols et des Italiens. Des familles avec des enfants. Beaucoup avaient les larmes aux yeux. J'ai parlé avec quelques-uns qui me disent que c'est triste d'avoir quitté précipitamment le Niger dans ces conditions. Abandonnés tout derrière eux sans le vouloir", déplore Omar Hama, journaliste indépendant présent sur place.
Une décision acceptée à contrecœur par de nombreux Français. Pour Patrick, qui vit à Niamey depuis plus d'une dizaine d'années, la sécurité prévaut sur tout le reste. "Je pense que c'est une bonne solution étant donné que la situation est très volatile ici en ce moment au Niger, et pour protéger l'intégrité physique des ressortissants, il est préférable de quitter le territoire", explique-t-il.
Au total, trois avions ont pour le moment été affrétés par l'armée française pour évacuer les ressortissants européens présents au Niger.