Il traverse le désert le plus aride du monde. 1.500 kilomètres, des plateaux désolés à 2.000 mètres d'altitude entourés de volcan et pas la moindre goutte de pluie. Voilà ce qu'a vécu, 32 jours durant, le Français Charles Hedrich, premier homme à traverser sans assistance (mais accompagné d'un spécialiste du trail Sylvain Bazin) le terrible désert d'Atacama, au Chili. Une performance remarquable, tant cette région d'Amérique du sud, la plus aride du monde, peut se révéler hostile envers ceux qui tenteraient de la dompter.
40 kilomètres de marche par jour. C'est donc en conquérant que l'aventurier de 57 ans a fait son entrée dans les rues de Copiago, à 800 kilomètres au nord de Santiago, précisément 32 jours, 5 heures et 30 minutes après s'être lancé dans ce défi. Un mois durant, Charles Hedrich a tracté un chariot de 150 kilos sur les routes désertiques, parcourant en moyenne 40 kilomètres par jour. Seule une entorse à la cheville l'a ralenti sur une partie de son périple, sans l'empêcher pour autant d'aller au bout. Les crevaisons et les pannes fréquentes de son panneau solaire n'ont pas non plus eu raison de sa motivation.
>> Quelques images de l'expédition
Un système de recyclage d'urine en eau potable. Mais la difficulté majeure de ce parcours n'était ni la distance, ni la température, assez modérée grâce à l'altitude (une vingtaine de degrés en moyenne au mois de mai) : un mois durant, le manque d'eau a été le pire ennemi de l'aventurier. Outre les très rares points d'eau naturels, Charles Hedrich pouvait compter sur les réserves en eau qu'il avait emportées, mais aussi sur un système de recyclage de l'urine en eau potable.
14 exploits au compteur. Mieux qu'Hercule et ses douze travaux, Charles Hedrich boucle avec cette longue marche son quatorzième exploit sportif. Du Paris-Dakar en 2003 au sommet de l'Everest en 2006 jusqu'à l'ultra-trail du Mont-Blanc en 2011, l'athlète a enchaîné les performances à travers le globe. Pas de quoi le satisfaire pour autant, puisqu'il devrait tenter pour la troisième fois de passer du Pacifique à l'Atlantique à la rame par le détroit de Bering. Ses deux premières tentatives s'étaient soldées par des échecs, causés par le retour des glaces qui obstruaient le détroit.