nouvelle calédonie, barricades 1:46
  • Copié
Antoine Bienvault / Crédits photo : THEO ROUBY / AFP , modifié à
En Nouvelle-Calédonie, l'état d’urgence a été déclaré mercredi, après les violentes émeutes qui ont éclaté sur l'île ces derniers jours. Certains indépendantistes s’en sont violemment pris à des habitations des populations blanches, mettant parfois entièrement le feu à leur domicile. En attendant l’arrivée des renforts pour ramener le calme sur l'île, les habitants ont dû se protéger eux-mêmes.

Le Premier ministre Gabriel Attal a annoncé le déploiement de l'armée en Nouvelle-Calédonie, où trois nuits d'émeutes ont fait quatre morts, dont un gendarme, dans l'archipel secoué par la fronde des indépendantistes contre une réforme électorale votée par le Parlement. Certains indépendantistes s'en sont violemment pris à des habitations des populations blanches. Des habitants terrorisés qui ont dû se défendre seuls une partie de la nuit.

"De la violence sauvage et des gens hystériques"

Des barres de fer, des harpons en guise d'arme, des cagettes de bois érigées en barrage... Dans l'agglomération de Nouméa, les riverains, retranchés chez eux face à la menace d'individus bien souvent armés, ont commencé à organiser la protection de leurs quartiers et érigé des barricades de fortunes, faites de palettes de bois, de bidons et autres brouettes, sur lesquelles ils ont planté des drapeaux blancs. 

Laurent et ses voisins se relaient jour et nuit sur les barrages pour protéger leurs familles. "La police était complètement débordée et on a eu l'information 'écoutez, débrouillez-vous tout seul parce qu'on ne peut rien faire pour vous'. Donc, il y a des groupes d'habitants qui se forment dans tous les quartiers, qui érigent des barrages pour retenir les assaillants. C'est de la violence sauvage et des gens hystériques qui veulent vraiment tout casser et tuer du blanc ! Ils veulent tuer du blanc !", affirme-t-il.

"Ce qu'on veut, c'est sauver nos vies"

Depuis lundi, plusieurs maisons ont déjà été brûlées par les émeutiers. Cette habitante, confinée chez elle depuis trois jours, craint pour la sécurité de ses enfants. "On a préparé des sacs, on ne sait pas si on va se cacher dans la brousse... On a des râteaux dans la main, si jamais quelqu'un tape à la porte, on se défend avec des râteaux. Ce qu'on veut, c'est sauver nos vies. Ça fait dix ans que j'habite ici, j'ai peur", témoigne cette riveraine.

Une autre habitante, souhaitant rester anonyme, confie par message avoir déjà prévu une solution pour fuir discrètement avec sa famille en urgence. Gabriel Attal tiendra ce jeudi matin une nouvelle réunion de sécurité interministérielle sur la situation de l'archipel, avant un conseil de défense avec le président de la République.