Les images filmées en Israël depuis quelques jours font rêver aux quatre coins de la planète : grâce à une vaste campagne de vaccination, le pays est parvenu à réduire considérablement l'incidence du Covid-19 - 0,3% de tests positifs et seulement 200 malades graves dans tout le pays -, se permettant même de lever l'obligation de porter le masque à l'extérieur. Des images "symboliques" qui "montrent que grâce à la vaccination, on arrive à revenir vers un semblant de vie normale", a estimé le professeur Michaël Edelstein, expert en Santé publique et épidémiologiste, invité d'Europe 1 jeudi.
"Une efficacité à 97 ou 98% contre la mortalité"
"Le fait de voir des gens ne pas porter le masque, sans s'exposer au risque d'infection à l'extérieur, c'est vrai que c'est quand même une étape importante", commente le spécialiste. Une étape signifiant qu'Israël a franchi le cap de la fameuse immunité collective face au virus ? "Je pense que oui", répond-il. "En tous cas, si on n'y est pas encore, on atteint cet objectif."
Une "bonne nouvelle" qui montre que "le vaccin marche contre la plupart des variants les plus courants : la souche de base, la variante britannique et la variante sud-africaine", selon Michaël Edelstein. "Il n'y a aucune mesure efficace à 100% contre le virus", reconnaît-il. Mais avec le vaccin, "on parle d'une efficacité à 97 ou 98% contre la mortalité, ce sont des cas extrêmement rares."
Le Chili, dans les pas d'Israël ?
Que dire, alors, du cas du Chili, également engagé dans une vaste et rapide campagne de vaccination de toute la population, et où le virus semble faire davantage de résistance ? "On a observé le même phénomène en Israël", rassure l'expert en Santé publique. "Il y a une période où la vaccination augmente de manière très rapide, mais elle n'est pas suffisante pour vraiment endiguer la transmission."
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"Le Chili est à peu près autour de 35% de personnes vaccinées (…) et en Israël, quand on était à peu près au même point, on avait encore plusieurs milliers de cas par jour", poursuit Michaël Edelstein. Pour réellement freiner le virus, "il faut arriver à des taux de vaccination qui sont assez élevés, qui sont au delà de 50%. (…) Donc, l'erreur à ne pas commettre - et qui est un peu commise au Chili en ce moment -, c'est de se dire : 'on arrive à 30%, et donc on peut se permettre d'être un peu moins strict avec la distanciation sociale, avec les masques, avec les autres mesures'", selon le spécialiste.