Les chiffres donnent le vertige. Après plusieurs mois d'incendies en Australie, et alors que pompiers et militaires luttent toujours contre les flammes qui ravagent le pays, de nouvelles estimations chiffrent à plus d'un milliard le nombre total d'animaux qui devraient périr en raison de ces feux de forêts. Un état des lieux "effrayant", réagit mardi sur Europe 1 Allain Bougrain-Dubourg, président de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), qui prévient d'ores et déjà que la recomposition des milieux naturels détruits devraient prendre de longues années.
Avec ces gigantesques incendies, "c'est le livre de la vie qui part en fumée", déplore le militant écologiste, qui rappelle que le continent australien est celui où on rencontre "le plus grand nombre d'espèces endémiques". La disparition de ces espèces et leur souffrance sont intolérables", dit-il encore. Parmi les espèces les plus menacées figurent les koalas, dont les photos montrant les graves brûlures bouleversent les réseaux sociaux. "Les koalas sont des animaux qui dorment 18 heures sur 24, très inféodés à leur milieu naturel", explique Allain Bougrain-Dubourg, et qui "dépendent exclusivement des feuilles d'eucalyptus, qu'ils sont incapables d'aller chercher ailleurs".
Venir en aide aux centres de soin
Pour venir en aide aux animaux, Alain Bougrain-Dubourg recommande "d'aider les centres de soin", mais en passant plutôt par des associations reconnues. Mais l'écologiste ne se montre guère optimiste sur la reconstruction de la nature australienne, et sur la possibilité de réintégrer les animaux sauvés sur le territoire.
On peut réintégrer des animaux "dès lors que le milieu naturel est favorable", explique-t-il, après avoir "recomposé le biotope". Mais beaucoup d'animaux parmi lesquels les koalas, dépendent de l'eucalyptus, des fruits, ou des insectes, ravagés par les flammes. "S'il n'y a ni insectes, ni milieux naturels favorables, relâcher les animaux ne servira à rien. Or, pour recomposer ces milieux, il faut parfois entre 15 et 20 ans", conclut-il, "ça va être très compliqué".