Le ministre de l'Intérieur italien Matteo Salvini a réclamé lundi des "réponses claires" après que des gendarmes français eurent reconduit des migrants en territoire italien à Clavière, un "incident" selon les autorités françaises. "Ils parlent d'incident ? (Le président français Emmanuel) Macron qui se dit bon et généreux débarque de nuit des migrants en Italie ? Nous prétendons obtenir des réponses, rapides et sans équivoque de la part de Paris", a affirmé lundi soir sur Facebook Matteo Salvini, qui est aussi le patron de la Ligue (extrême droite). La préfecture des Hautes-Alpes a reconnu lundi qu'il y avait eu une "erreur, dont les circonstances doivent être clarifiées".
Enquête de la police des polices. "L'incident est survenu vendredi matin dans le cadre d'une mission de reconduite à la frontière de personnes étrangères en situation irrégulière", a indiqué la préfète des Hautes-Alpes Cécile Bigot-Dekeyzer. "Un véhicule de la gendarmerie a franchi la frontière sans avertir la police italienne (...) C'est une erreur d'être passé en territoire italien sans autorisation de la police italienne. Les gendarmes n'avaient pas vocation à entrer sur le territoire italien", a-t-elle reconnu. "Une enquête conjointe de l'inspection générale de la gendarmerie nationale et de l'inspection générale de la police nationale a été demandée pour que les circonstances de l'intervention des gendarmes soient éclaircies", a précisé Cécile Bigot-Dekeyzer.
"La France de Macron utilise sa police pour débarquer les immigrés". Le commissariat de Bardonecchia, proche de la frontière franco-italienne, savait que des étrangers en situation irrégulière seraient reconduits à la frontière mais pas qu'ils le seraient en Italie, a ajouté la préfète. Les gendarmes à l'origine de cet incident "n'étaient arrivés dans le département des Hautes-Alpes que depuis quelques jours et ne connaissaient pas bien le terrain", a encore indiqué Cécile Bigot-Dekeyzer. "Incroyable. J'attends des développements : je ne veux pas croire que la France de Macron utilise sa police pour débarquer clandestinement les immigrés en Italie", avait déjà réagi plus tôt dans la journée Matteo Salvini sur Facebook. "Mais si quelqu'un pense vraiment nous utiliser comme le camp de réfugiés de l'Europe, en violant les lois, les frontières et les accords, il se trompe grossièrement", a ajouté le ministre italien, coutumier des critiques envers la France et sa politique migratoire.