Au moins 36 personnes ont été tuées vendredi dans des heurts dans le nord de l'Inde, après la condamnation pour viol d'un gourou controversé qui a déclenché de vives manifestations. Selon la police locale, une centaine de personnes ont également été blessées à Panchkula, une ville de plus d'un demi-million d'habitants dans l'État de Haryana.
Les autorités ont déployé des centaines de soldats alors que plus de 100.000 personnes, selon les estimations, s'étaient réunies à Panchkula après qu'un tribunal spécial a reconnu coupable du viol de deux femmes le chef spirituel Gurmeet Ram Rahim Singh.
Tensions dans tout le pays. La nouvelle a déclenché une flambée de violence dans la ville, où un couvre-feu a été imposé et où les connexions internet avaient été suspendues la veille par mesure de sécurité. Selon un journaliste de l'AFP sur place, les policiers ont lancé des gaz lacrymogènes et utilisé des canons à eau face à une foule de manifestants lançant des pierres et qui s'en était prise notamment à deux camions de télévision, renversant l'un d'entre eux.
Les tensions se sont propagées dans le pays. "Deux gares ont été brûlées dans le Pendjab (nord-ouest) et deux wagons ont été incendiées à la station Anand Vihar, à New Delhi", a détaillé Neeraj Sharma, un porte-parole pour la compagnie ferroviaire Indian Railways. Des centaines de trains qui circulaient entre le Pendjab et l'Etat voisin de l'Haryana ont par ailleurs été annulés.
Un gourou suivi par des millions d'adeptes. Ce chef spirituel de 50 ans, à la tête de la secte Dera Sacha Sauda, est suivi par de nombreux fidèles dans l'Etat de Haryana (nord). Il affirme avoir des millions d'adeptes de par le monde.
La veille du verdict, les autorités indiennes avaient renforcé la sécurité dans la région, déployant 15.000 hommes, en raison de l'afflux de milliers d'adeptes. Trois stades avaient également été mis à disposition pour détenir d'éventuels fauteurs de troubles, selon les responsables locaux.